Images tirées de la presse ancienne du Finistère

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« Une [sic] des autobus faisant le service de Quimperlé au Pouldu »

Image publiée à Quimperlé le 19 juillet 1913 dans le journal : La Côte d'Armor

« Une de nos plus jolies plages de Bretagne [...], c'est la plage du Pouldu surnommée les Grands Sables

, d'un accès facile et pas très éloignée de Quimperlé

(12 k.). Il y a un service d'autobus qui en fait le trajet 4 fois par jour, aller et retour, partant de la gare de Quimperlé

, de l'hôtel Hervé, où l'on peut retenir ses places ; passe par Clohars-Carnoët

, dessert Le Pouldu

et s'arrête devant l'hôtel des Grands Sables

(Portier-Toilou), très confortable, d'où l'on jouit d'une vue superbe sur l'océan ; et l'on peut suivre de la terrasse

, avec intérêt, les allées et venues des touristes ; l'autobus descend jusqu'aux Grands Sables. Pourtant la plus jolie promenade

est la descente de la Laïta

, en bateau

. Quelle joie exquise de glisser doucement sur l'eau miroitante, de caresser au passage les longs roseaux

qui se courbent sous votre main, ou de cueillir de grands iris jaunes

».

« Au son du biniou » [chant]

Partition publiée à Quimperlé le 1^er août 1914 dans le journal : La Côte d'Armor

« Toutes les cloches de l'église
Ce matin vont à l'unisson ;
Déjà le biniou rivalise
Avec la divine chanson :
C'est aujourd'hui que se marie
Alanik, mon joyeux cousin,
Avec la petite Maïe,
La fillette à notre voisin,
        iou !
        iou !
Pour le bonheur des deux époux
Sonnez clochers ! Sonnez binious !

Avant de partir pour l'armée,
Alain semblait n'aimer que moi...
Et c'est une autre bien-aimée
Qui reçoit l'anneau d'or au doigt !
À côté de la vieille aïeule
Somnolente en son grand lit-clos,
Au logis je demeure seule
Et nul n'entendra mes sanglots !
        iou !
        iou !
Pour le bonheur des deux époux
Sonnez clochers ! Sonnez binious !

Nul ne saura ma pauvre histoire ;
Je vieillirai seule en mon coin
Comme une veuve en cape noire
Cachant ma tristesse avec soin.
...Et, pourtant, quand le biniou ronfle,
Il me semble, ô mon pauvre cœur !
Que c'est toi que l'on gonfle, gonfle,
À te fendre à bout de douleur !
        iou !
        iou !
Pour le bonheur des deux époux
Gonfle, mon cœur ! Sonnez, binious ! »

Cette chanson serait de Théodore Botrel

, d'après Annales africaines

du 11 mai 1912. Chanson tirée peut-être de la revue La Bonne chanson

[Enfants déguisés en] « Doublepatte et Patachon, qui ont obtenu, au bal de la Brestoise, un succès marqué »

Image publiée à Brest le 4 mars 1930 dans le journal : La Dépêche de Brest & de l'Ouest

Doublepatte et Patachon

est un duo comique du cinéma muet danois, Fyrtårnet og Bivognen (ou Fy og Bi )

(appelé Pat & Patachon en Allemagne et dans la plupart des pays, Long & Short au Royaume-Uni, Ole & Axel aux États-Unis...), précurseur de ce que sera au cinéma parlant le duo comique Laurel et Hardy

.
Voir des extraits de leurs films muets : Don Quichotte (1926)

, Lui, elle et Hamlet (1932)

, Avec tambour et trompette (1933)

, Au bon vieux temps (1940)

...

« Le bal costumé de la Brestoise
Matinée dansante et travestie réservée aux jeunes gens. C'est cet après-midi à 14 heures, qu'aura lieu cette sauterie tant attendue par la jeunesse brestoise. De nombreux prix y seront attribués : prix d'originalité, prix de groupe et prix de costume. Il est rappelé que toute personne portant un costume donnant lieu à critique se verra refuser l'entrée de la salle des fêtes. Les travestis devront enlever leur masque. Pour éviter l'encombrement des chaises, le vestiaire sera obligatoire ; d'autre part, les mamans peuvent être assurées de la bonne tenue de cette matinée, comme l'a été celle de l'an dernier. Le prix d'entrée est fixé à 5 francs [3 euros

]. Les sociétaires entreront sur présentation de leur carte de 1930 ».

« Le remorquage du Tejo par Iroise »

Image publiée à Brest le 17 février 1931 dans le journal : La Dépêche de Brest & de l'Ouest

« Nous avons dit dans quelles conditions l'Iroise

s'était porté au secours du vapeur norvégien Tejo

, désemparé de son gouvernail

à 60 milles

de Brest. La photo que nous publions représente l'arrière du remorqueur de sauvetage

se rapprochant de l'avant du vapeur pour le passage de la remorque ».

15 février 1931

: « L'avant-dernière nuit, vers minuit, le remorqueur de sauvetage Iroise interceptait un radio du steamer japonais Usambara, signalant que le vapeur norvégien Tejo, du port de Christiania [Oslo]

, se trouvait désemparé à 30 milles dans le sud, 33° ouest d'Ouessant

, soit à environ 60 milles de Brest et qu'il demandait l'assistance d'un remorqueur. L'Iroise appareillait aussitôt. [...] Ayant dépassé l'archipel ouessantin, il trouvait une mer grosse. Bientôt le remorqueur était assailli par des grains de grêle et de neige. Ses appels par TSF

, puis au morse

, demeurant sans réponse, il crut devoir poursuivre sa route. Il fit ainsi quatre milles encore dans la direction indiquée et, ne découvrant rien, fit demi-tour. C'est ainsi qu'il retrouva le Tejo qui, ne possédant pas de TSF, n'avait pu répondre à ses appels. [...] Le navire norvégien avait été désemparé de son gouvernail par la violence des vagues. Néanmoins, il fut possible de le manœuvrer sans trop de difficultés. [...] Le cargo norvégien, qui jauge 500 tonnes, est le même qui, il y a deux ans, subit des avaries devant Roscoff, où il dut être réparé avant de pouvoir reprendre sa route. »

Le remorqueur Iroise, construit à Odessa en 1911

, ses remorquages

et son commandant Louis Malbert

ont inspiré Remorques, roman

de Roger Vercel

(1935) et film de Jean Grémillon (1941)

« Le nouvel uniforme des seconds maîtres

de réserve

»

Image publiée à Brest le 13 octobre 1935 dans le journal : La Dépêche de Brest & de l'Ouest

« Le livre du jour

. Le vin de solitude

(Albin Michel, édit.)
Le vin de solitude signifie, dans ma pensée, l'espèce d'ivresse que peut ressentir un jeune être humain lorsqu'il est moralement abandonné et livré à lui-même.
Certes, au commencement de la vie, on croit aisément être seul et cela suppose beaucoup d'aveuglement et un excès d'amour de soi. Ce roman-ci n'a pas été écrit pour ceux qui au sein d'une famille unie et heureuse, se forgent une solitude imaginaire, ni pour ceux dont les premières années ont été entourées de soins et de tendresse. Mon ambition est de toucher quelques-uns des autres, de ceux qui ont connu le désespoir de l'âge que l'on appelle heureux, mais qui ont eu le courage (ou le bonheur) de continuer à vivre et à aimer la vie. Ils ont été malheureux, mais ils ont éprouvé aussi une jouissance aiguë qui a décuplé la portée et la signification de leur vie intérieure et dont le souvenir ne s'effacera jamais.
Il est possible que les personnages de ce roman paraissent déconcertants, et, pour tout dire d'un mot, trop étrangers. Il s'agit d'hommes d'affaires, venus d'Orient et qui terminent en France une carrière aventureuse. On ne connaît ici ni leur origine, ni leur famille, ni leur formation, tout ce qui les rend à la fois pitoyables et redoutables. Ils peuvent étonner ou déplaire. Je puis dire seulement que je réponds de la vérité de mes peintures.
Irène Némirovsky

. »