Images tirées de la presse locale ancienne concernant la Haute-Loire

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Un enfant dessine le portrait de Gutenberg

, qui est assis sur des caractères mobiles.

Dessin de P. Achiardi, gravé à Lyon par Sédard frères, publié à Marseille en juin 1895 dans le journal : La Sorte : canard officiel des piausseurs

Dans l'argot des typographes, une sorte

est une plaisanterie ou baliverne, et un piausseur

est un menteur.

« La Sorte à Brioude

.
Il y a quelque temps une idée machiavélique, s'il en fût, prit naissance dans le cerveau de José de La Verte (en religion typographique ) qui résolut de sortifier son confrère. Aussitôt, il s'arme de sa plume de Tolède, et, vraie ou fausse, esquisse une silhouette [dans le n° de févr. 1895]

qu'il croit être l'exactitude même dans un style qui en fait un digne émule des écrivains célèbres. Réception faite de La Sorte à Brioude, on transforme aussitôt le café fréquenté par les typos en cabinet de lecture, et, matins et soirs, on allait lire ! contempler !! admirer !!! le brillant morceau de littérature dont venait d'accoucher le plus spirituel (?) des typos brivadois. [...]
Le Brivatensis patienta, et s'il fit moins de bruit que son confrère, il fit beaucoup plus d'effet. À son tour, il s'arma de sa plume [...] et esquissa la silhouette [dans le n° d'avril 1895]

de celui qui avait bien voulu tracer la sienne. [...] Le 4 mai de l'année 1895 on pouvait entendre crier dans les rues de Brioude : « La Sorte ! Demandez La Sorte ! ». [...] Bientôt le joyeux canard était connu de tout Brioude, les commères de la ville ne s'entretenaient plus que de cette affaire-là, et lorsqu'à l'imprimerie Desaix on entendit annoncer le journal en question, José de la Verte, pressentant une revanche, devint pâle subitement. [...] Lecture faite de sa biographie, il constata que celle-ci n'avait rien de flatteur pour lui, et s'il est vrai que la vérité seule offense, je puis vous assurer qu'elle le mortifia beaucoup.
À tout malheur quelque chose est bon, aussi La Sorte a-t-elle pris une extension considérable. Tout le monde à Brioude, typo ou non, veut lire l'humoristique journal qui leur fit passer un si agréable moment le mois dernier ».

« Monnaie

du pape Clément VI »

Image publiée à Tulle en décembre 1942 dans le journal : Corrèze

« Dès le début de son pontificat, Clément VI

paye de ses propres deniers la construction de l'ancienne église abbatiale de La Chaise-Dieu

[...]. Il fut inhumé dans le mausolée qu'il fit sculpter dès la quatrième année de son pontificat pour l'abbatiale de La Chaise-Dieu où il se trouve encore aujourd'hui. En 1351, il fit transporter à l'abbaye les pièces du mausolée exécuté par Pierre Roye, maître imagier, et ses deux compagnons Jean de Sanholis et Jean David, où il voulait que son corps reposât, entouré d'une garde d'honneur formée par les effigies de quarante-quatre personnages de sa famille élevés par lui à de hautes fonctions de l'Église romaine. [...] Ce magnifique monument n'existe plus ; seul un sarcophage de marbre noir supporte étendue la statue de Clément VI en marbre blanc de Carrare qui fut ciselée de son vivant. [...] Il mourut le 6 décembre 1352 [...]. Au printemps suivant, quand la température devint moins rigoureuse et les chemins plus praticables, le corps « cousu dans une peau de cerf » [comme celui de Du Guesclin au Puy-en-Velay en 1380

] fut transporté au monastère de La Chaise-Dieu [...]. Comme le dit si bien Renan

: « le nom du pape qui se dévoua pour une population mourante, qui délivra un moment Rome du brigandage, qui consacra l'université de Prague et protégea celle de Florence, ne doit être rappelé dans les annales des lettres qu'avec respect ».
Régis Rohmer [archiviste de la Corrèze]

».

Texte en partie identique à celui d'un article paru le 17 octobre 1942

(sans images) dans le Journal des débats politiques et littéraires, alors publié à Clermont-Ferrand (9 rue du Port

).

La phrase attribuée à Ernest Renan est en réalité de Victor Le Clerc

(Histoire littéraire de la France au quatorzième siècle. Discours sur l'état des lettres en France au quatorzième siècle

), et elle est tronquée : le texte original est : « le nom du pape qui se dévoua pour une population mourante et arracha les juifs aux fureurs de son temps, qui délivra un moment Rome... »

Le pape Pie X

Image publiée à Saint-Étienne en septembre 1903 dans le journal : Le Sentier : organe mensuel des œuvres de jeunesse et d'action catholique du Forez, du Velay et du Vivarais

« À Pie X

l'élu de Dieu, pontife, père et roi, hommage empressé de soumission, de filial amour, de respect. La Rédaction ».

« Haute-Loire, Saint-Julien-Chapteuil

. Le Patronage de jeunes gens, établi à Saint-Julien-Chapteuil depuis bientôt deux ans, [regroupant] soixante jeunes gens, pour une paroisse de 3 500 habitants, dont l'agglomération atteint à peine 1 200 [...], est bien « une école après l'école ». Là, des jeunes gens de quinze et vingt ans et même de plus âgés [...], après une semaine de fatigue à la ferme, à la boutique, ou à l'atelier, viennent le dimanche [...]. Nos jeunes gens dont l'instruction est pour la plupart élémentaire, dont l'éducation, comme il en va généralement à la campagne, fut un peu négligée, n'ont pas tardé à [se] dépouiller [de] cette gaucherie, cette timidité proverbiale — qu'on se rappelle le type de Jean Drault

[le soldat Chapuzot

], encore que le portrait tourne à la caricature — pour acquérir quelque aisance dans le langage, plus d'abandon dans les relations, de la politesse dans les manières [...] ».

Femme cueillant du raisin (art nouveau

)

Image publiée à Saint-Étienne en juillet 1904 dans le journal : Le Sentier : organe mensuel des œuvres de jeunesse et d'action catholique du Forez, du Velay et du Vivarais

« Pour la coopérative de consommation

Jeunes hommes catholiques, nous voulons agir, nous voulons faire des œuvres morales et économiques pour nous autres ouvriers. Où prendre l'argent ? Les personnes fortunées sont vraiment forcées de se saigner pour suffire à toutes les demandes, et, non sans raison, elles commencent à se lasser sérieusement. Alors ? Pourquoi ne pas faire comme les socialistes ?
Pour faire leur propagande antireligieuse et antifrançaise ils ne demandent pas d'ordinaire l'argent aux bourgeois ; ils le demandent, et pour des sommes très respectables, à leurs coopératives de consommation

, à leurs vaches à lait, comme ils disent. Et nous, camarades, pour soutenir notre foi et nos frères nous n'en pourrons pas faire autant, nous ne pourrons pas trouver parmi nous des coopérateurs qui consentiront à laisser la moitié des bénéfices pour nos œuvres ?
Camarades, ce serait vous faire injure.
Commençons, et commençons par l'enquête suivante à laquelle je vous prie de bien vouloir répondre.
1) Avez-vous déjà, dans votre groupe, une coopérative de consommation qui applique ou appliquerait partie de ses bénéfices à vos œuvres ouvrières ? Combien de membres comptez-vous ? Ne voudriez-vous pas établir, de concert avec les coopératives fondées ou à fonder, une fédération d'achats ?
2) Si vous n'avez pas de coopérative de consommation dans votre groupe, êtes-vous au moins un ou deux ou trois bien décidés à essayer d'en fonder une ?
À vous de répondre, chers camarades. Après, nous irons au galop ».

Pour en savoir plus : Les sociétés coopératives de consommation, par Charles Gide, Paris, 1904 [imprimé en décembre 1903]