Images tirées de la presse ancienne des Alpes-de-Haute-Provence

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Le démon Asmodée assis sur le toit d'une église, regardant dans une longue-vue et brandissant un fouet.

Image publiée à Digne le 9 août 1857 dans le journal : Asmodée

« Bon nombre d'escapades et de tours de ma façon m'ont contraint, en m'attirant des inimitiés de tout étage, à garder l'incognito et à chercher un refuge assuré contre les taquineries de certains esprits jaloux, et supérieurs à moi en puissance. Mais ce refuge, je l'ai trouvé, dès les premiers jours, dans certaine grotte perdue au milieu des Basses-Alpes [...] Retiré depuis nombre d'années dans cet asile calme et solitaire, j'y reste enfermé tout le jour, pour le quitter la nuit seulement, et m'envoler au loin, à travers le monde, afin d'y recueillir ces nouvelles et ces petits épisodes scandaleux dont je suis par nature si friand ».

Dans la Bible [Tobie, chapitre 3, verset 8]

, Sara est mariée sept fois à des hommes assassinés le soir des noces par le démon Asmodée, jusqu'à ce que l'archange Raphaël délivre Sara du démon Asmodée, après quoi elle est mariée à Tobie.

Soldat battant le rappel

au tambour d'ordonnance

Image publiée à Toulon le 5/6 novembre 1869 dans le journal : Le Rappel de la Provence

Voir vidéo d'une batterie de rappel de pied ferme

.
Cette image évoque aussi les tambourinaïres

et les tambours de ville

.

« Nous prions instamment nos correspondants, abonnés, lecteurs, tous nos amis, de nous envoyer des notes et renseignements sur les travaux des conseils municipaux

qui s'ouvrent du 1^er novembre au 10 du même mois. Comme nous l'avons déjà dit, tous ces renseignements ne porteront point dans notre courrier de Provence la signature de leurs auteurs.
Albert Baume, gérant, rédacteur en chef, 2 rue Sainte-Marguerite, Cannes »

Albert Baume (1847-1871)

, fils de l'ancien représentant du peuple du Var Edmond Baume

, est du 4 mai au 30 septembre 1869 secrétaire de la rédaction du quotidien national parisien Le Rappel

, dont il s'inspire pour créer Le Rappel de la Provence le 1^er octobre 1869. Courrier de Provence est le nom d'une rubrique du Rappel de la Provence

« où seront centralisées toutes les questions et réclamations intéressant les diverses communes du Var et des Basses-Alpes ». Cannes, dans l'arrondissement de Grasse

, était dans le département du Var jusqu'en 1860.

« Gaston Crémieux au moment où on allait le fusiller » [Commune de Marseille]

Image publiée à Nîmes le 13 décembre 1925 dans le journal : La Provence ouvrière et paysanne

« C'est le 30 novembre 1871 que Gaston Crémieux

fut assassiné à Marseille, par ordre du gouvernement de Versailles

, serviteur du capitalisme français et particulièrement des grands propriétaires ruraux [...]. Camarades lecteurs, je me reprocherais de ne pas associer étroitement dans une même fervente pensée, au nom de notre cher et grand Crémieux, celui du soldat Paquis

, également fusillé au Pharo

, pour avoir pratiqué la fraternisation selon la meilleure méthode communiste, et aussi le souvenir de tous ces soldats anonymes qui, prisonniers à la gare de Marseille, furent en même temps que le chef de gare lui-même, dont le jeune fils demandait en vain la grâce, passés par les armes pour le même crime de fraternisation.
Dans les manuels scolaires

qu'elle met dans les mains de nos enfants, la bourgeoisie glorifie le geste des gardes françaises

[soldats du roi, par exemple Alexandre Taponier

...] qui le 14 juillet 1789 fraternisèrent [avec les émeutiers] à son profit contre le régime féodal [...]. J'estime que nous, prolétaires, de même que le grand exemple de Crémieux [...], nous devons retenir le geste du soldat Paquis et de ses camarades anonymes, pratiquant la fraternisation à notre profit, contre le régime bourgeois ».

La paix est assurée, mais moi c'est ma ruine ! Image publiée à Manosque en novembre 1937 dans le journal : Au devant de la vie

« Ils sont sans pitié !
[On lit sur une affiche : ] Votez bifteckiste ! Merci !
— Je leur en veux à ces jeunes ! La paix est assurée maintenant qu'ils s'en sont mêlés, mais moi c'est ma ruine !
— Vous étiez marchand de canons ?
— Non, de jambes de bois ! »

Image publiée à Manosque en novembre 1937 dans le journal : Au devant de la vie

L'homme dessiné à gauche est un mutilé de la Grande Guerre

, gueule cassée

et amputé d'un bras.
Pour en savoir plus : Blessures de guerre - Grande Guerre : territoriaux bretons et normands du 87 DIT

« Le pacifisme passe par une crise, et les abandons successifs de personnalités aussi nobles que [Friedrich Wilhelm] Foerster

, [Georges] Duhamel

, Romain Rolland

, la défection de tant de militants, montrent qu'il s'agit d'une crise spirituelle. Il y aurait donc lieu de considérer trois genres de pacifismes, au moyen de trois verbes : faire la paix, avoir la paix, être paix

».

« Jean Giono

nous donne et continuera à nous donner des fragments de son prochain livre Le poids du ciel

. Nous publions aujourd'hui un fragment sur la pureté paysanne

».

« Tout lecteur nous envoyant le montant de 10 abonnements a le sien gratuit remboursable par le livre Refus d'obéïssance

dédicacé de Jean Giono ». [extrait : Je ne peux pas oublier

]

Jean Giono

[photographie]

Image publiée à Manosque en septembre 1937 dans le journal : Au devant de la vie

« Rédaction et administration : Auberge de la jeunesse, Manosque

(Basses-Alpes) ».

« Message de Jean Giono
Mes jeunes camarades, vous avez, pour venir ici, connu des arbres, de la terre, et généralement toute la beauté du monde. Aucune lutte, aucune technique, aucune richesse ne pourra jamais vous en donner plus. Là est toute la gloire de la vie. Il n'y en a point d'autre ailleurs, où que ce soit.
Cette jeunesse que vous avez, il n'est point juste, il n'est jamais juste qu'on vous la fasse dépenser pour quoi que ce soit d'autre. Aucune patrie, aucun parti, ne peut vous faire plus riche que ce que vous êtes aujourd'hui. Je vous parle avec le simple bon sens qui peut vous faire voir clair vous-même autour de vous. Ici se trouve le grand exemple de la liberté. Pour avoir la liberté, ni richesse capitaliste, ni richesse d'état collectif ne vous est nécessaire. Il vous suffit d'avoir un métier que vous aimiez, et que vous sachiez faire tout entier, du commencement jusqu'à la fin. Le travail là, est un loisir. Vous aurez la joie de vous y sentir de jour en jour plus habile. Vous pourrez avec lui faire de véritables chefs-d'œuvre. Les plus grands objets d'art qui font notre admiration sont de simples œuvres d'artisan amoureux. Voilà pour la liberté de votre individu.
N'agglomérez pas vos individus. Restez libres. Repoussez tout ce qui coagule. Unissez-vous pour un seul but : la Paix.
Il n'y a qu'un seul moyen de construire la paix, c'est de détruire l'armée, le militaire, le soldat, tous les soldats, rouges et blancs. Il n'y a pas plus de frontières idéologiques qu'il n'y a de frontières territoriales à défendre. Il n'y a à défendre que la vie. On ne peut défendre la vie qu'en détruisant le soldat, dont le métier n'est pas de défendre comme insidieusement on essaye de vous le faire croire, mais dont le vrai métier est de tuer.
Les gloires d'autour de vous, ici, sont valables partout, pour tous, tant que vous resterez purs, pacifiques et libres.
Amicalement à vous,
Jean Giono ».