Images tirées de la presse ancienne de la Lozère

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[Vautour portant une lettre dans son bec]

Image publiée à Florac en octobre/décembre 1896 dans le journal : Bulletin illustré du Club cévenol

« Excursions [...] du 14 au 23 août 1896

. [...] Nous voici à Sainte-Enimie

où nous déjeunons. Malheureusement le ciel s'est assombri. Le paysage est d'un gris pâle. Le grand décorateur, le grand magicien, le soleil, a disparu. Nous passons à Saint-Chély[-du-Tarn]

, à Pougnadoires

, au château de la Caze

. Déjà l'ombre épaisse descend des Causses

. La nuit étend son rideau. Les barques filent sans bruit. M^lle [Claire] Suel [de Privas] entonne un air de Samson et Dalila

[Mon cœur s'ouvre à ta voix

ou Printemps qui commence

] ; sa voix sonne mélancolique et pure dans le soir qui tombe. L'impression est profonde. Arrivée à La Malène

par une pluie fine et en pleines ténèbres. Mais la gaieté se ravive. Nous avons, à la Caze, augmenté notre troupe de M. [Armand] Viré, secrétaire de la Société de spéléologie

et membre du comité du groupe parisien du Club cévenol

, de M. d'Escures, de Paris et d'un gros vieux monsieur alsacien, touriste infatigable et qui, tout le temps du voyage, assis sur la barque, le cou tendu, la tête en l'air, une lorgnette à la main, cherchera des vautours

. On dirait qu'il n'est venu aux gorges du Tarn

que pour essayer de mettre au bout de sa lunette un de ces oiseaux de proie

. »

« Exemple d'une excursion aux gorges du Tarn »

Image publiée à Florac en janvier/juin 1897 dans le journal : Bulletin illustré du Club cévenol

« 1^er jour : chemins de fer de Paris-Lyon-Méditerranée

, d'Orléans

et du Midi

.
Arrivée à Florac

1) par Sainte-Cécile-d'Andorge

et Le Collet-de-Dèze

2) par Génolhac

, le mont Lozère

et Le Pont-de-Montvert

(célèbre cascade de Rûnes

)
3) par Anduze

, Saint-Étienne

et Sainte-Croix - Vallée-Française

(église de Valfrancesque

et château de Moissac

) et Barre

(can de l'Hospitalet

)
[Ou arrivée] à Mende

1) par la ligne Béziers-Arvant

2) par Villefort

(Paris à Nîmes) et Bagnols-les-Bains

[Ou arrivée] à Banassac-la-Canourgue

, par la ligne Paris-Arvant-Béziers

.

2^e jour : descente du Tarn en bateau, d'Ispagnac

, châteaux de Rocheblave

, de Charbonnières

, de Castelbouc

, villages de Montbrun

et de Blajoux

. Castelbouc est le clou de cette partie de cagnon

: il faut mettre pied à terre et visiter une à une ses curieuses maisons

, le presbytère, la source-grotte et les ruines du château. Suivant l'heure du départ d'Ispagnac, on déjeunera à Sainte-Enimie et on couchera à La Malène, ou bien, on couchera à Sainte-Enimie.

3^e jour : de Sainte-Enimie ou de La Malène au Rozier

-Peyreleau

(coucher).

4^e jour : vallée de la Jonte

et grotte de Dargilan

(voiture et à pied). Meyrueis

(coucher).

5^e jour : de Meyrueis à l'Aigoual (observatoire)

et rejoindre par Valleraugue

(dîner et coucher) la ligne du Vigan à Nîmes

. »

« Le Pompidou »

Image publiée à Paris en 1912 dans le journal : Causses et Cévennes

« À ceux qui demandent l'air pur et la fraîcheur, à ceux qui aiment la véritable nature, avec un peu de couleur locale, sans la laideur des casinos et des affiches à réclame, Le Pompidou

, comme tant d'autres villages cévenols, offre toutes les ressources de climat et d'esthétique, qui font la joie d'une villégiature. Son nom même est déjà une invite : il éveille l'attention par une sonorité originale. La tradition veut que ce soit une onomatopée

, rappelant les danses anciennes des bergers, qui jadis se réunissaient en ce lieu pour se divertir. [...] Le Pompidou est délicieux ; mais le chemin de fer n'y conduit pas, et les moyens de s'y rendre sont assez primitifs. Il faut, pour en jouir, lutter contre ces petites difficultés, qu'on ne regrette pas d'avoir affrontées. En attendant que le progrès en rende l'accès plus facile, consolons-nous parce qu'on y trouve moins d'importuns et que les délicats y sont plus à l'aise. »

« Barre[-des-Cévennes]. Membres du Club cévenol en excursion au Castelas »

Image publiée à Paris au 1^er trimestre 1929 dans le journal : Causses et Cévennes

« Au pied de ce Castelas

, une bourgade, deux files de maisons

pressées autour de la longue route étroite et jadis enserrées de remparts. Louis Jourdan nous a conté son histoire singulière, féodale et guerrière en une précieuse brochure

. Barre[-des-Cévennes]

, cité minuscule et si longtemps assoupie, que de grandeur autour de toi, dans le temps et dans l'espace... Mais courage, tu vas ressusciter. Ce n'est plus seulement l'affluence paysanne de tes foires qui se défendent mal contre les changements de la vie économique moderne. C'est une concentration de tous les fils des Cévennes revenus ici des quatre coins de la France. C'est l'assemblée annuelle du Club cévenol. [...] Car ce n'est point ici une fête sans lendemain. Le superbe bâtiment qui s'inaugure en face de la vallée du Gardon[-de-Sainte-Croix]

, à côté de tes ormes séculaires, l'Hôtel de la Corniche des Cévennes

, te restera, neuf, pimpant, ensoleillé, grand frère moderne de tes maisons vétustes. C'est la vie qui vient à toi, avec sa jeunesse, son mouvement, l'animation du tourisme et des villégiatures. Il restera une grande date, ce clair jour de septembre 1928. Jusque là les fils de la montagne sont descendus l'un après l'autre par cette route [...]. Le docteur [Louis] Malzac

vient de nous le redire dans la belle étude qui a paru dans un de nos périodiques, La Cévenne républicaine, et qui, espérons-le, va être bientôt publiée en brochure : « L'écoulement des familles du bas Gévaudan a toujours passé par cet exutoire pour aller peupler les mas des Cévennes et les plaines du Languedoc ». Mais le flot a changé de sens. La marée remonte. Les habitants de la plaine aux cités ardentes et fiévreuses sentent le besoin de revenir vers les hauteurs et vers les sources. Barre les appelle désormais, Barre les accueille. La Cévenne leur dit ici, du haut de sa suprême citadelle : Venez à moi. J'ai le secret de la force et de la santé morale comme ceux de la santé physique. Mes fils, aux siècles troublés, résistèrent à toutes les causes de ruine, de misère et de déchéance. Et si je suis dépeuplée aujourd'hui, c'est que j'ai donné à la France tout un peuple. »

« La Bourrée montagnarde »

Image publiée à Paris au 2^e trimestre 1934 dans le journal : Causses et Cévennes

« La « Bourrée montagnarde »

en costumes de nos Causses et de nos Hautes Cévennes

et les farandoleurs

du « Club sportif de la vallée du Rhône »

exécutèrent avec brio, les uns, les danses caussenardes : la Tournejaïro

, l'Escloupetto

et diverses bourrées

; les autres, les danses de nos villages des plaines qui s'étendent au pied de nos Cévennes. Monsieur Lauret, qui préside aux destinées de la Bourrée montagnarde, nous chanta : Belle rose

, vieille chanson montagnarde et Lou poutoun. Madame Lili Fabrègue

, ex-professeur de chant au conservatoire de Nîmes, interpréta avec les chœurs du Club artistique de la vallée du Rhône : l'Hymne rhodanien

, œuvre de notre compatriote Raoul Stéphan

, Lis esclos et Lou mazet de Mestre Roumieu

. Vers minuit prenait fin ce grand gala des Cévennes, qui donna à la section parisienne un regain de vie. »