Images tirées de la presse ancienne du Nord

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« Plages de Dunkerque-Malo-les-Bains. Scènes de plage » [chèvres sur la plage

]

Image publiée à Dunkerque le 24 mai 1914 dans le journal : Dunkerque l'été

« Où passer cette saison estivale, surtout quand on a de jeunes enfants, sinon au bord de la mer, et quelle est la plage mieux indiquée au choix des villégiaturistes, que celle de Dunkerque - Malo-les-Bains

? Uniformément plate, sans trous, sans galets, sans vase, légèrement incurvée, elle s'étend à perte de vue. On peut dire, sans forfanterie, que cette plage, avec ses trois kilomètres de Digue Promenade, bordée de superbes villas, peut supporter victorieusement la comparaison avec n'importe quelle station balnéaire d'Europe. C'est le « paradis rêvé des enfants » qui peuvent s'y livrer à leurs ébats en toute sécurité. On peut les y laisser s'avancer dans l'eau sans crainte de les voir tout à coup perdre pied. Ils peuvent s'adonner, quelle que soit l'heure de la marée, à tous les amusements de leur âge : construction de digues et de forts, pêche à la crevette dans les flaques. Même à pleine mer, il reste toujours une partie de sable non couverte par la marée, ce qui n'existe pas dans toutes les stations balnéaires. Qu'importe à ces jeunes enfants de se voir menés dans une plage en renom si, pendant de mortelles heures, la mer leur prend toute la place et ne consent à la leur céder ensuite qu'à des heures inutilisables. Aux heures de basse mer, la partie découverte est assez ferme pour qu'on puisse établir des jeux de tennis et de croquet

; pour ce dernier, c'est le terrain idéal. En bordure de la digue, des kiosques et des tentes permettent aux parents de se soustraire aux ardeurs du soleil tout en surveillant leur petite famille. »

« Les travaux de la Foire de Lille »

Image publiée à Lille le 8 mars 1933 dans le journal : Écho du Nord

« Nous avons, dans notre numéro de dimanche matin, publié une interview de M. Bouchery

, commissaire général de la Foire de Lille

, dans laquelle celui-ci déclarait qu'en dépit des apparences il n'y avait pas lieu de s'inquiéter de l'état des travaux et que tout serait prêt pour l'inauguration, le 1^er avril. Voici l'état actuel du Grand Palais de la Foire

et des travaux de terrassement dans les allées. On voit par là que le travail à faire encore est considérable. Mais ce ne sera pas une des choses les moins admirables que de voir tout terminé à la date voulue quand on constate où on semble en être à l'heure présente. Les animateurs de la Foire de Lille nous ont habitués à ces miracles où triomphe l'énergie nordiste. Nous saluerons avec joie leur réussite qui sera un véritable coup de force. »

« Aux établissements Thiriez, rue Victor-Hugo, à Hellemmes, les jeunes ouvrières grévistes se sont groupées dans la cour de l'usine »

Image publiée à Lille le 5 juin 1936 dans le journal : Écho du Nord

« À midi, quarante-trois établissements de notre région groupant plus de trente mille ouvriers et ouvrières étaient en grève... Partout, cependant, le calme règne. Les ouvriers ont voulu, en assurant la sécurité des usines, prouver aux pouvoirs publics qu'ils ont eu raison en leur faisant confiance. [...]
C'est d'abord le tissage et filature de cotons Wallaert frères

, de la rue de Trévise, à Lille, qui occupe 2 500 ouvriers et ouvrières. Au début de la matinée, les ateliers cessaient le travail et les jeunes ouvrières descendaient dans la cour des usines. Une délégation se présenta à la direction des établissements et présenta un cahier de revendications

qui est le même que celui qui fut remis dans les autres directions et dont nous avons donné la teneur. Il fut répondu à la délégation que ces revendications seraient incessamment soumises à la Chambre syndicale patronale pour étude. Quelques instants plus tard, on enregistrait également l'arrêt du tissage Fremaux

, succursale du Marais-de-Lomme, boulevard Victor-Hugo, à Lille. C'est 170 ouvriers qui sont entrés dans le mouvement. La fonderie Sarazin, rue Charles-Quint, fut, à son tour, touchée et ses 100 ouvriers abandonnèrent leurs établis. À Hellemmes, cependant, on notait l'arrêt des 87 ouvriers du tissage Gratry

, boulevard Carnot, qui occupe 87 ouvriers ; de la Busetterie, de la rue Sadi-Carnot (45 ouvriers) ; de la firme Yon, avec 190 ouvriers ; de la maison Massey-Harris

, machines agricoles, 400 ouvriers, à Marquette ; de l'importante firme Thiriez

, rue Victor-Hugo, à Hellemmes, avec 375 ouvriers, des établissements Jules Coquart, métallurgie, 32 rue de Valenciennes à Lille avec 300 ouvriers et employés, des filatures Dufour avec 598 ouvriers, du tissage Crepy avec 425 ouvriers, de la fabrique de céruse Dubreucq

, avec 60 ouvriers, de la firme Delmotte, miroiterie, avec 230 ouvriers, des Filatures et filteries de France avec 180 ouvriers, des tissages Duhem, de Lomme, avec 267 ouvriers, de la Société de construction métallique de Lille avec 52 ouvriers, des Établissements Tudor avec 390 ouvriers, de la Compagnie auxiliaire électrique avec 160 ouvriers, de la retorderie Crespel, d'Hellemmes avec 166 hommes et femmes, des « Américains » de Croix avec 1800 personnes, du Balatum

de Baisieux avec 190 personnes et à deux heures de l'après-midi, nous apprenions l'arrêt des établissements Kuhlmann

de La Madeleine qui occupent 850 ouvriers. Ajoutons encore les établissements métallurgiques Lalau (34 ouvriers), Dubar-Auttier (118 ouvriers), et la fabrique de produits chimiques Expert-Besançon (173 ouvriers), qui viennent compléter cette très longue liste. »

« Les Pasquilles du Broutteux

[en ch'ti

]. In Ingrat ! »

Image publiée à Roubaix et Tourcoing le 4 juillet 1937 dans le journal : Le Dimanche de Roubaix-Tourcoing

« IN INGRAT !
Matousse, n'in v'là chi in qui n'a po l'air fort djai. Seûr que c'est in homme qui a du ma à sin vinte ; y est djaune et fronche sin nez in él'vant ses is au Paradis. D'téfos, y vude du notaire... Mais j'pinse qui n'a po eu des boinnes nouvelles... Tin, le v'là qui s'rinconte inveuc in copagnon qui a l'air fin jovial, li. Courons ben vite, in va attinte chin qui dittent, in sara tout quo et tchesse.
— Bonjour, Raverdi, qu'mint qui va ?
— Hon ! y fait l'aute, in faijant d'z'is d'blanc fer et in montrant du poing du côté de l'majon du notaire.
— Quo qui a ?
— Hon ! y fait acore inne fos l'aute in fronchant ses lèfes comme in tchin qui pèle des gauques.
— Y a inne saquo d'arrivé ? Quo qu'ch'est ? Et c'l'héritance que te comptos ?... Si veut tourner, te n'as rin ?
— Rin, rin, rin, y répond l'aute tout sin pus vite ; po cha, y dit in plutchant s'n'ongle conte les dints de s'bouque...
— Hein ! te n'as rin ? po inne buque ?
— Non, si in peut ête aussi ingrat !... in homme que d'pus trinte ans j'allos dîner à s'majon deux fos par semaine !
Jules Watteeuw

.
Les œuvres du Broutteux

sont en vente chez tous les libraires. »

« La mère de la plus nombreuse famille de la région »

Image publiée à Lille le 22 mars 1938 dans le journal : Grand écho du Nord de la France

« M^me Duborper-Gakière, de Méteren

, a eu vingt enfants. Dix-sept d'entre eux sont vivants. [...] Georges Duborper est né à Méteren, le 19 juin 1875. Tout jeune il fut manœuvre de maçon, puis ouvrier et, enfin, maître maçon lui-même. En 1899 il épousait Félicia Gakière, sa cadette de quatre ans, née à Westoutre

[Belgique], de parents français. Le jeune ménage vint habiter aussitôt Méteren, entre l'agglomération et le village de Flêtre

, sur la route nationale

, une petite maisonnette d'abord. Mais dix ans après il fallut chercher plus grand, dans les mêmes parages d'ailleurs, car les naissances s'étaient succédé à une cadence rapide. L'année même du mariage des époux Duborper, le petit Maurice était venu égayer leur foyer. Puis, presque chaque année, un petit frère ou une petite sœur survenait. [...] Avant la guerre, le métier de maçon n'était pas mauvais, mais ne rapportait quand même que trois ou quatre francs par jour — c'étaient des francs-or

, il est vrai. Mais quand même. Le Bureau de bienfaisance de Méteren donnait quelques « pains de semaine » et parfois un sac de charbon. On cultivait un grand jardin. On mangeait peu de viande et beaucoup de pommes de terre et on s'en tirait.
Quand la guerre survint, il y avait déjà onze petites bouches à nourrir. L'aîné avait 15 ans. Un douzième enfant naissait le 6 septembre. Inutile de dire que le père ne fut pas mobilisé bien qu'il n'eût alors que 39 ans. Pendant la guerre, il fallut se débrouiller pour vivre, ouvrir « un petit boutique », vendre du chocolat, des fruits, du thé aux soldats anglais. Quelquefois il y avait une boîte de bouly-beef [bully beef

] ou de marmelade dont les Tommies

faisaient cadeau aux gosses... Quand survint l'avance allemande d'avril 1918, il fallut se sauver. La maisonnée comptait alors quatorze enfants. La plus jeune, Jeanne, n'avait guère plus d'un an. Ce que fut cette évacuation, M^me Duborper nous le raconte en un flamand

savoureux. Elle portait sur son dos, enroulée dans une couverture, la petite Jeanne. Le père avait mis trois autres enfants sur son vélo. Et il y en avait dix qui portaient dans des paquets ce que leurs faibles bras pouvaient soutenir — bien peu de chose. La famille Duborper n'alla pas loin. Elle trouva à se loger à Staple

, à La Maison Blanche, chez M. Désiré Bailleul, qui eut pitié de la nichée. Elle n'y resta pas bien longtemps d'ailleurs. Dès le mois d'octobre 1918 — l'armistice n'était pas encore signé — elle réintégrait Méteren. De l'agglomération il ne restait que des ruines. Mais la chaumière de la famille nombreuse située à un bon kilomètre du centre était encore debout. Aux fenêtres, plus une vitre. Au toit, le chaume avait été emporté en maints endroits. Mais quand même elle constituait un abri présentable. Le mobilier avait disparu. On confectionna des lits avec du bois ramassé dans les tranchées. Le dernier-né eut comme berceau une caisse de bidons de pétrole. Et la vie s'organisa. Le travail ne manquait pas pour les maçons. Il y avait tant à faire. Les aînés pouvaient maintenant donner un coup de main à leur père. On rafistola tant bien que mal la vieille masure qui abritait alors bien des hôtes indésirables : « T'was hier een rattekot », nous dit M^me Duborper. (C'était ici un trou à rats). [Lire la suite

] »