Images tirées de la presse ancienne de Mayotte

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« Mayotte : le chef-lieu, Dzaoudzi »

Image publiée à Paris le 2 décembre 1921 dans le journal : Supplément illustré du Courrier colonial

« Mayotte compte de nombreux mouillages

excellents et il serait facile d'y aménager, principalement dans la baie de Bouéni

, un port admirable, mais aucun ouvrage important n'y ayant été fait, les courriers actuels continuent à toucher l'îlot de Dzaoudzi

, où les bâtiments administratifs se sont groupés sur un espace de quatre hectares. [...] Une chaussée-digue relie Dzaoudzi à l'île de Pamanzi

et un service tri-quotidien de batellerie assure la liaison avec la terre ferme à Mamoudzou [voir carte

]. Deux jetées de maçonnerie suffisent à peu près aux besoins de la navigation locale. Les longs courriers de la Compagnie des Messageries maritimes

touchent Dzaoudzi deux fois par mois à l'aller, et une fois ou deux fois par mois au retour. Dzaoudzi est à 352 km de Majunga

[Madagascar] et à 163 km de Mutsamudu

[île d'Anjouan, Comores]. Une chaloupe à vapeur

— quand il y en a une — et des boutres

assurent, dans toute la mesure possible, les relations entre les îles. Les Messageries maritimes ont des représentants dans chaque île et possèdent des chalands

pour l'embarquement et le débarquement des marchandises. » [18 juillet 1935

]

[Déblaiement d'] « arbres abattus sur une route par le cyclone à Mayotte »

Image publiée à Paris le 31 juillet 1934 dans le journal : Supplément illustré du Courrier colonial

« Cyclone de Mayotte du 19 février 1934. Le 18 et le 19, [...] une opposition atmosphérique très nette se dessine au nord et au sud de la ligne Sainte-Marie de Madagascar-Mozambique ; une dépression dangereuse se creuse entre les Seychelles et la colonie portugaise, passant entre la Grande Comore et Mayotte. La pluie ne cesse de tomber. Des messages sont adressés aux paquebots. Un cyclone était à craindre. Le vent se déchaîne sur l'île de Mayotte à 18 heures et le baromètre tombe de 756 à 733 millimètres de mercure en trois heures. Le centre passe vers neuf heures du soir et le vent tourne de l'Est-Sud-Est au Nord-Nord-Est. Les ravages causés par le météore

furent considérables. L'île n'en avait pas connu de semblable depuis une cinquantaine d'années. La ville de Dzaoudzi ressemblait, le 20 février, à un village de la Somme

marmité

au lendemain de l'armistice. Le parc de la Résidence

, jadis si coquet, n'était plus qu'un amoncellement de branches brisées et de troncs déracinés. Plus un toit, plus une feuille, plus un fruit, plus une fleur : un cimetière abandonné. Les nombreuses lettres de colons que nous avons reçues nous affirment que toute l'île a été ravagée par le météore. La moitié au moins des récoltes sont perdues, le tiers des plantations définitivement anéanti. La disette se serait abattue sur les populations sans le dévouement du Gouverneur [Marcel] Avignon

[administrateur maire de Tamatave (Madagascar)]. Les dégâts sont évalués à plus de trois millions. »

« Mayotte. Dzoumogné. Usine. Chargement des cannes sur la chaîne du moulin »

Image publiée à Paris le 18 juillet 1935 dans le journal : Supplément illustré du Courrier colonial

« La plus ancienne plantation de Mayotte. C'est le domaine de Dzoumogné

, qui est dans la famille de M^me [Geneviève Boitel] de Dienval [née Gréa]

, propriétaire actuelle, depuis les débuts de la colonisation française à Mayotte, il y a cent ans. Il comprend mille hectares environ, auxquels sont venus s'ajouter les 320 hectares de Longoni, plantation voisine [voir carte

] achetée il y a une vingtaine d'années. Certains hectares boisés ne sont pas cultivés. Production : cannes à sucre, lemongrass

, vanilleries, caféiers, cocotiers. L'usine

de Dzoumogné a été maintenue en parfait état et a reçu les perfectionnements modernes. Elle est en mesure de produire mille tonnes de sucre et occupe 400 à 500 travailleurs avec Longoni, où est une distillerie à parfums. Étant dans une baie, elle peut charger ses marchandises chez elle et les envoyer par bateaux ou chalands à Dzaoudzi. Sans un contingentement plus sévère que dans n'importe quelle autre colonie, la production rhumière qui a atteint 40 000 litres dans le passé, pourrait en produire bien davantage. »

« Dzaoudzi, chef-lieu de Mayotte »

Image publiée à Paris le 18 juillet 1935 dans le journal : Supplément illustré du Courrier colonial

« Après notre prise de possession, Mayotte fut placée sous la juridiction d'un Commandant particulier, relevant de l'Administration de la Marine, puis celui-ci fut élevé au rang de Gouverneur, assisté d'un Conseil d'administration composé des différents chefs de service. Après l'annexion des autres îles de l'archipel, et par un arrêté en date du 31 mars 1914

, les Comores constituèrent une province, plus tard constituée en région, dont le siège fut fixé à Dzaoudzi, capitale de Mayotte, placée sous l'autorité d'un administrateur en chef relevant directement du Gouverneur Général de Madagascar

, et assisté d'un adjoint : chacune des îles fut constituée en district, ayant à sa tête un administrateur ou un administrateur-adjoint des colonies. Les services de la région

sont les suivants : douanes, justice, garde indigène

, P. T. T. Sur les instances du délégué de l'Archipel [des Comores, et directeur du Courrier colonial ], M. Francis Mury

, un décret du 27 janvier 1925

éleva le chef de la province des Comores au grade d' « Administrateur supérieur de l'Archipel » en lui conférant, par délégation, une partie des attributions du Gouverneur Général concernant son ressort. Le Gouverneur Général [Marcel] Olivier

avait reconnu, et fait reconnaître par le ministre des colonies, qu'en raison de l'éloignement de ces îles et de la précarité des communications avec la Grande Terre [Madagascar], cette réforme s'imposait. La justice est exercée aux Comores par un juge de paix à compétence étendue en résidence à Dzaoudzi. Il y existe également une Chambre consultative du Commerce, de l'Industrie et de l'Agriculture, placée sous la présidence du chef de région assisté de trois notables européens, membres titulaires, et de deux membres suppléants. L'Archipel est représenté au Conseil supérieur des Colonies

par un délégué qu'élisent les citoyens français. » [c'est-à-dire environ 200 hommes électeurs parmi les 474 Français sur une population totale de 119 305 habitants en 1925

« Monsieur le Gouverneur Général Annet »

Image publiée à Tamatave (Madagascar) le 6 septembre 1941 dans le journal : L'Effort

En grande tenue, le Gouverneur Général d'une colonie portait un chapeau français (bicorne) à plumes blanches

(alors que les plumes étaient noires pour les maires, préfets etc.

).

« Après avoir accompli à travers l'Île [de Madagascar], dès son arrivée à la Colonie [de Madagascar et dépendances], une tournée d'inspection, M. le G. G. [Armand] Annet

fait à Tamatave

, capitale de la riche région de l'Est

, l'honneur de passer quelques heures en son sein. L'Effort, au nom de la population européenne et indigène, présente à M. le Gouverneur Général ses souhaits de bienvenue. [...] Certes, M. le Gouverneur Général, on pourrait sans doute faire à Tamatave le grief d'avoir au lendemain de la défaite pensé que l'Empire devait résister

et continuer la lutte [comme le Gouverneur du Tchad Félix Éboué rallié au général de Gaulle dès le 3 juillet 1940 ], pour sauver la Mère Patrie, mais on doit reconnaître qu'aussitôt que le vainqueur de Verdun [Pétain] eut sonné le ralliement autour de lui pour la défense de l'honneur, tous ici se sont ralliés [au maréchal Pétain], car la grande dissidence de Tamatave est de penser français, d'agir français, de servir la cause de la rénovation nationale. Faut-il des exemples ? Jetez un coup d'œil sur ces anciens combattants qui tous, sans exception, sont groupés autour du Maréchal. Consultez les listes des manifestations en faveur du Secours national

. [...] Tamatave, M. le Gouverneur Général, par la voix de ses représentants vous exposera ses desiderata, ses besoins. Ils n'ont qu'un objectif : assurer sa production pour aider la Mère Patrie. Qu'on vous parle de main-d'œuvre, d'organisation économique, d'aide aux producteurs, de financement de réalisation de récoltes, ne vous effrayez pas. Programme vaste, il est vrai, en la période de déséquilibre économique que nous traversons, mais pas irréalisable et vous saurez en trouver les solutions urgentes qui s'imposent. »