Images tirées de la presse ancienne de la Mayenne

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« Retraite de M. Deibler, le bourreau de France »

Image publiée à Château-Gontier le 22 janvier 1899 dans le journal : Le Progrès illustré

« Le bourreau de France

– Monsieur de Paris, comme on l'appelle fréquemment – vient de prendre sa retraite. [...] [Louis] Deibler

qui a pour successeur son propre fils a personnellement coupé cinquante-deux têtes dans le cours de sa longue carrière et aidé à en couper plus de cent. C'est par l'exécution [à Bourg-en-Bresse] de Vacher

, l'immonde éventreur, que se sera terminée la carrière de fonctionnaire de M. Deibler ».

Le décret sur les exécuteurs des hautes œuvres (25 novembre 1870)

a supprimé les bourreaux en province. Conservée à Paris

, la guillotine

est transportée en train vers toute ville de France où doit se produire une exécution

.
Dans le département de la Mayenne, à Laval : le 12 juin 1878, Nicolas Roch

guillotine Louis-Léon Boucher

; le 30 août 1894, Louis Deibler guillotine l'abbé Albert Bruneau

; le 29 mars 1912, Anatole Deibler

guillotine Paul-Théodore Bourges

.
C'est devant la prison Saint-Pierre à Versailles qu'a lieu le 17 juin 1939 la dernière exécution publique par guillotine en France

; une semaine après, un décret supprime la publicité des exécutions capitales

. Le 11 mars 1963 a lieu dans le fort d'Ivry-sur-Seine la dernière exécution par arme à feu

, et le 10 septembre 1977, dans la prison des Baumettes à Marseille, la dernière exécution par guillotine

; quatre ans après, la peine de mort est abolie en France

le 9 octobre 1981.
Pour en savoir plus : La politisation par le regard : exécutions publiques et brutalisation, par Emmanuel Taïeb

« Grand concours du paysage muet à animer. Personnages et objets à placer dans le paysage muet »

Image publiée à Château-Gontier le 24 mars 1901 dans le journal : Le Progrès illustré

« Voici un paysage muet. Il s'agit de l'animer : il suffit pour cela de découper successivement tous les personnages ou accessoires figurés au-dessous du paysage et de coller chacun d'eux à la place qu'il doit occuper. Il est bien entendu que les premiers prix seront attribués à ceux dont la solution se rapprochera le plus de celle que nous avons entre les mains et qui sera ultérieurement publiée.
100 prix. Premier prix : un coffre-fort en fer contenant un quart d'obligation de la Ville de Paris. 50 francs en espèces, une montre en argent à remontoir, pour homme ».

« Une des merveilles de l'Exposition de 1900 : la lunette monstre qui mettra la Lune à quelques lieues de la Terre »

Image publiée à Château-Gontier le 19 février 1899 dans le journal : Le Progrès illustré

« Parmi les attractions aussi nombreuses que variées que nous réserve l'Exposition de 1900

, une de celles qui sont assurées du plus vif succès de curiosité est assurément la grande lunette

[...] qui doit être prochainement terminée. Ce gigantesque téléscope, infiniment plus puissant que ceux qui jusqu'à ce jour ont fouillé les espaces célestes, ne mesure pas moins de soixante mètres de longueur. Son miroir, creusé avec des précautions inouïes dans un énorme bloc de verre, a deux mètres de diamètre. Cet instrument permettra de voir la Lune à une distance de quelques lieues. On pourra donc apercevoir avec une grande netteté tous les accidents du relief de notre satellite. Ce grossissement permettrait de reconnaître sur l'astre la présence d'un animal de la taille de l'éléphant et de le suivre dans son déplacement ».

Des photos prises par Charles Le Morvan

avec cette lunette ont paru dans un article du député François Deloncle

pour le mensuel anglais The Strand magazine en novembre 1900

Altercations au « meeting de Tivoli Vaux-hall », à la suite des événements de Fourmies

Image publiée à Laval le 17 mai 1891 dans le journal : L'Avenir de la Mayenne illustré

« Trois mille personnes étaient réunies dimanche après-midi [10 mai 1891], à la salle du Tivoli Vaux-hall

[à Paris] dans le but de protester contre les tristes événements de Fourmies

[(Nord), 1^er mai 1891 : fusillade contre une manifestation ouvrière]. Cette nombreuse assemblée était présidée par M. [Ernest] Granger

, assisté de MM. Ernest Roche

et [Francis] Laur

, tous les trois députés de la Seine. De nombreux discours ont été prononcés, au cours desquels M. [Ernest] Constans

[ministre de l'Intérieur] a été fort malmené.
La réunion ne s'est pas terminée sans incidents. Un groupe d'anarchistes s'étant mis à crier : À bas la patrie !, l'assemblée tout entière a protesté par d'immenses acclamations de : Vive la patrie ! Vive la France ! Des bousculades se sont produites et des horions

ont été échangés presque sur la tribune qui avait été escaladée par deux anarchistes. Au cours du discours de M. Ernest Roche, plusieurs interrupteurs

violents ont été également expulsés. Enfin, à cinq heures, la séance a été terminée par le vote d'un ordre du jour de flétrissure

contre M. Constans et ses agents ».

La dépêche Havas

sur ce meeting, publiée par exemple dans L'Est républicain

, qualifie les orateurs de boulangistes

; deux jours après, L'Est républicain revient sur cet épisode

en comparant les comptes-rendus parus dans La Presse

, « ex-organe boulangiste » et dans Le XIX^e siècle

, « journal radical ».

Vauxhall

(ou vaux-hall, wauxhall, waux-hall) [prononcer vô-ksal ] : (masculin). Lieu public où se donnent des bals, des concerts [Littré

« La sortie du meeting de Tivoli Vaux-Hall »

Image publiée à Laval le 17 mai 1891 dans le journal : L'Avenir de la Mayenne illustré

Illustration signée D. Valiquet

« La sortie des nombreux assistants ayant pris part au meeting du Tivoli Vaux-hall

, a été mouvementée. M. Ernest Roche

avait à peine paru dans la rue qu'une forte poussée se produisait parmi les spectateurs, désireux pour la plupart d'acclamer le député exclu. Les sergents de ville accoururent pour faire reculer la foule, mais ils n'y réussirent que d'une façon très relative. M. [Louis] Lépine

, secrétaire général à la préfecture de police

, courut alors à la caserne du Château-d'Eau

quérir un escadron de la Garde républicaine

, dont les hommes se tenaient prêts à sauter en selle. Cependant les gardiens de la paix se portaient vers le groupe formé par M. Roche, ses amis et quelques journalistes appelés là par le devoir professionnel. Les agents ne purent réussir à capturer le député des Batignolles qui eut le temps de gagner le café Soyer [2 rue Beaurepaire et 1 rue de la Douane (rue Léon-Jouhaux)] ; ils se rabattirent, ainsi qu'il arrive fréquemment, sur les journalistes. Plusieurs de nos confrères, appartenant à des journaux officieux, et c'est là le piquant de la chose, furent arrêtés et menés au poste. Lorsque la cavalerie sortit, elle ne rencontra guère que des agents et c'est dans le vide que les gardes de Paris chargèrent sur le boulevard Magenta et la rue Beaurepaire, ce qui ne les empêcha pas de tout briser à la terrasse de quelques cafés. À six heures, la place du Château-d'eau

avait repris son aspect accoutumé ».

« Les deux sœurs [détail]. Tableau de M. Riant »

Image publiée à Laval le 7 juin 1891 dans le journal : L'Avenir de la Mayenne illustré

« Le beau tableau Les deux sœurs que M. Riant a exposé au Salon [du Palais de l'Industrie] des Champs-Élysées [en avril 1890]

, est un véritable chef-d'œuvre de grâce et de poésie. [...] L'une, l'aînée, est rentrée dans les ordres et son visage calme respire la quiétude que donnent l'habitude du cloître et l'existence monacale. L'autre est restée dans le monde et fera une épouse sage et une bonne mère. Elle écoute doucement inclinée sur sa sœur, la religieuse, les paroles de sagesse que cette dernière emprunte à un livre pieux ».

Prudent-Esprit RIANT (1858-1906) est un peintre né à Mendive (Pyrénées-Atlantiques). Gilbert Desport, Répertoire des peintres et sculpteurs du Pays Basque, Biarritz, 2005

[d'après Allgemeines Künstlerlexikon

]