Images tirées de la presse ancienne de Meurthe-et-Moselle

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Un homme qui cuisine en lisant

Image publiée à Nancy le 5 mars 1848 dans le journal : Asmodée

« Dernièrement, dans une petite ville de la Bresse

, un marmiton

a jeté son bonnet aux orties et s'est élancé sur la scène. Britannicus

ne lui a pas semblé trop grand ; il s'est attaqué à lui. Le peuple a salué de ses acclamations l'enfant du pays : les bravos, les trépignements l'ont accueilli. On lui a jeté des couronnes, on l'a porté en triomphe ! O gloire ! Le marmiton enivré est parti pour Paris ; il a frappé aux portes du Théâtre-Français

. Gloire et fumée ! Les portes ne se sont pas ouvertes. Cela ne s'explique pas : un des membres du comité l'avait pourtant vu jouer Britannicus ! Notre aspirant, pendant trois mois, fut ballotté d'espérances en désespérances, et, toujours en instance, comme il fallait vivre, il est entré chez un restaurateur à 32 sous. Il a repris les casseroles, mais il n'a pas quitté les brochures, et, tout en faisant salmis

et gibelottes

, il récite Corneille

et se nourrit de Racine

».

« La guerre de l'Italie en Tripolitaine »

Image publiée à Briey le 14 janvier 1912 dans le journal : L'Italiano

« Pour les familles des morts et des blessés en Tripolitaine

. L'assemblée des Italiens de Nancy

.
Le rassemblement de dimanche, annoncé dans notre dernier numéro, entre Italiens résidant à Nancy, dans le but de secourir les familles des morts et blessés de la guerre de Tripolitaine

, a été un grand succès. L'assemblée a eu lieu dans la vaste salle du café Dom, rue des Dominicains

. Par une acclamation unanime, les personnes présentes, qui étaient plus d'une centaine, appelèrent pour présider cette importante réunion notre rédacteur, M. Vanella, qui était venu spécialement de Briey

pour représenter L'Italiano. [...] La désignation des présidents est à peine terminée que se présente notre cher E. Ciapelli, consul général d'Italie

à Nancy [...]. Puis l'assemblée décide de lancer une souscription, en distribuant des formulaires dans les centres italiens

, et de publier les noms des donateurs sur notre Italiano. On discute ensuite de la date pour une fête destinée à récolter des fonds, et on fixe aux 3 et 4 février prochains le programme suivant : samedi soir 3 février à 8 heures : grand concert de gala donné par le célèbre orchestre dirigé par A. Gallozzi au renommé café de la Rotonde [...], avec un programme de musique exclusivement italienne. [...] Dimanche 4 février : banquet officiel, avec la participation du consul général Ciapelli, de F. Calimani agent consulaire à Briey, des délégations du bassin de Briey, des représentants de la presse italienne à l'étranger, de la Filodrammatica F. Cavallotti d'Homécourt

, et de tous les Italiens qui voudront y prendre part, y compris avec leur famille. La participation est fixée à 4 lires par personne et les inscriptions sont reçues par : Comelli Fedele, rue Gambetta 11 ; Faustinelli Domenico, rue Cronstadt 30 ; Cassinis, Nancy-Bar, place Thiers ; Brunella Fortunato, Grand' rue 25 ; Casanova Francesco, rue de la Pépinière 2, à Nancy, et auprès de l'administration de L'Italiano, rue de l'Église 19, Briey ».
[Traduit de l'italien]

Histoire générale de la guerre franco-allemande (1870-71) par le commandant Rousset, en 6 volumes, avec un revolver en prime

Image publiée à Nancy le 8 novembre 1908 dans le journal : L'Impartial de l'Est. Supplément illustré

« Trois villes françaises aux mains des Allemands
Un frisson de surprise et de tragique angoisse va secouer la France entière : les Allemands se sont emparés de Nancy , Lunéville et Pont-à-Mousson . Il n'y a point eu de déclaration de guerre. L'état-major allemand a toujours dit que la résolution d'attaquer la France, l'ordre de mobilisation, la concentration des troupes et le commencement des hostilités ne formeraient qu'un seul et même acte. Il a strictement obéi à ce programme. [...] C'est le moment des vacances. Aucun ministre ne se trouve à Paris. Et, cependant, il est nécessaire que l'ordre de mobilisation soit signé du Président de la République et d'un ministre responsable. On convoque les Chambres d'urgence. Pendant ce temps-là les Allemands, mobilisés sur l'ordre de Guillaume II , font des progrès effrayants. Cinq corps d'armée ont déjà franchi la frontière française. C'est un nouveau Sedan qui se prépare.

Cette vision que nous évoquons sera la réalité de demain. Qu'on ne nous accuse pas de pousser les choses au tragique. C'est ainsi que les événements se passeront si nous ne nous pénétrons pas de cette vérité que la guerre est nécessaire à la race allemande. Il faut nous attendre à une agression subite ; il faut nous préparer au choc formidable qui se produira dans les Vosges dès que les hostilités seront commencées. Le sort de la guerre sera décidé par cette première bataille : Iéna

ou Sedan ? Envisageons courageusement toutes les éventualités : il n'est pas de meilleure école pour s'aguerrir et attendre avec tranquillité l'avenir que de revivre les heures angoissantes de l'Année terrible

. Où pourrait-on en trouver un récit plus poignant que dans l'Histoire générale de la Guerre de 1870-71

, écrite par le lieutenant-colonel Rousset

? C'est l'ouvrage définitif et indiscuté, le temps permettant de juger toute chose avec une entière indépendance d'esprit. [...] On doit le lire et le relire parce qu'il n'y a pas dans toute notre littérature de roman plus passionnant, plus brûlant d'actualité que le roman de la France elle-même.

Éditée avec soin, l'Histoire générale de la Guerre de 1870-71 comprend 6 volumes

, format in-octavo de bibliothèque, plus un atlas

des cartes concernant les opérations militaires, vendue un prix abordable pour tous, 75 francs [300 euros

?] seulement avec reliure de luxe, plaques tirées en noir et en blanc. L'ouvrage complet est livré tout de suite, payable à raison de 4 francs [16 euros

?] par mois, soit avec un CRÉDIT de 19 MOIS accordé à tous les acheteurs.
Ce livre merveilleux qui doit prendre place dans tous les foyers et devenir le livre de chevet de tous les Français qui aiment leur pays, est livré accompagné d'une prime gratuite offerte gracieusement à tous les souscripteurs. Cette prime consiste en un REVOLVER à SIX COUPS

sortant de la Maison GALAND

, l'un des premiers armuriers de Paris. [...] Ce revolver, d'une valeur réelle de 30 francs [120 euros

?] , est livré tout de suite en même temps que nos livres, avec une baguette de nettoyage dans une très jolie boîte, imitation chagrin

.
Remplir, signer, détacher le bulletin ci-dessous et l'envoyer ou écrire une simple carte postale à la Librairie des Connaissances utiles, 21 rue du Pont-Neuf, Paris.
BULLETIN DE SOUSCRIPTION : Nom, Prénoms, Qualité [propriétaire, rentier, grade militaire, ancien combattant...] ou Profession, Adresse de l'emploi, Rue... à..., Département, Gare la plus proche [où le destinataire ira retirer le colis postal]. Indiquer la qualité ou profession ».

Il s'agit peut-être d'écouler les exemplaires restants de la première édition

parue en 1898, alors qu'une nouvelle édition revue et corrigée

existe depuis 1900.

« Demandez les 32 positions du poète Pierre Weiss, éditées en cartes postales par la Librairie Husson »

Image publiée à Nancy le 23 juin 1910 dans le journal : La Vache enragée

Pierre Weiss (1889-1970)

publie son premier recueil de poèmes à 15 ans

, en 1904 : Méli-mélo, puis en 1906 Quelques pages, en 1907 Sous les balcons (un acte en vers), en 1908 Les Heures légères

, en 1910 La Bonne Déesse

et, sous le pseudonyme de Pippermint, Les Dessous de Nancy

.

« L'art et l'État. [...] Et tu voudrais t'émanciper par l'art ! Tu voudrais créer, répandre de la beauté autour de toi ! Arrête, tu n'as pas ce droit. Si tu le prends, je ne cesserai de déformer ton art, de mutiler ta pensée, de te rendre la vie obscure et misérable. Tu n'auras aucune récomprense à espérer de moi. Tes œuvres, nul ne les connaîtra. Je m'y opposerai de toutes mes forces. Aucun musée n'offrira tes œuvres en spectacle à la foule. Mes musées, ils appartiennent aux médiocres. Ils y sont chez eux. J'en ouvrirai les portes toutes grandes à la foule. Je lui dirai : voilà où est le génie, — voilà où est la tradition, voilà où est la beauté. Et la foule le croira, et son goût sera faussé, et la foule ne voudra plus de tes œuvres. Il lui faudra des œuvres vides, sans lueur, sans sincérité. Elle recherchera les œuvres sans valeur. Elle méprisera la pensée. En présence d'œuvres d'idéal, elle ne comprendra pas. [...] On apprend à vivre en laideur. Cela s'apprend parfaitement. Il est plus difficile d'apprendre à vivre en beauté, car on l'apprend tout seul, sans le secours d'aucun pédant. On l'apprend devant la vie.
Gérard de Lacaze-Duthiers

».

Voir aussi une sélection, par les Bibliothèques de Nancy, de caricatures publiées dans l'Écho de Lorraine et dans Le Cri de Nancy