Images tirées de la presse ancienne de la Meuse

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Le lieutenant Fourier joue des castagnettes

Image publiée le 16 novembre 1915 dans le journal : Le Parpaing : bulletin irrégulier des garde positions des Hauts de Meuse

« Un reporter du Parpaing a pu pénétrer auprès du lieutenant Fourier. Dans l'impossibilité où il est de rapporter une conversation suivie, voici ce que nous adresse notre collaborateur :
Le lieutenant Fourier a l'air préoccupé. Une ride verticale coupe son front ; il marche sans but apparent, et sa main fiévreuse agite sans bruit dans sa poche quelque trousseau de clés, puis il s'assied et contemple d'un air absent une liasse de papiers qu'il a sortis de son ample tunique bleue.
Le Parpaing avait publié dans son dernier numéro l'annonce de la mort de Madame Camus [voir sa recette de pommes de terre

].
— Oui ! elle est morte, madame Camus ; elle est morte et ne pètera plus.
Et cela m'est dit d'un ton larmoyant. Vite consolé, le lieutenant Fourier ajoute : Elle a laissé pour héritage...
Soudain, à la vue d'un dossier, il se jette sur un appareil :
— Allo, allo, combien avez-vous de lacets de godillots à la 24^e Batterie ? Vite... Comment les officiers ne savent pas cela ?...
[...] En rentrant, mon interlocuteur me reconnaît. Son front soucieux s'éclaire. Il sourit en se frottant les mains, jette un coup d'œil sur le courrier puis soudain il éclate : ses doigts claquent comme des castagnettes et il chante : Streti, streti , Anastasie d'abord ! ».

On ne sait pas vraiment pourquoi le nom Anastasie

est utilisé pour désigner la censure

(ici la censure du courrier des soldats). C'est peut-être, pourquoi pas, une réminiscence des livres d'histoire de l'Église, histoire officielle donc expurgée, qui ont paru aux XVII^e et XVIII^e siècles sous le nom d'auteur d'Anastase le Bibliothécaire

, avec le nom Anastasii mis en évidence par la typographie : Historia de vitis Romanorum pontificum

(appelé ensuite Liber pontificalis

), Historia ecclesiastica

, Collectanea

« Noël... Noël... Trois anges sont venus ce soir, m'apporter de bien belles cho-ses

(air connu) » [du vin, du chocolat, du sucre, du charbon]

Image publiée à Verdun à Noël 1917 dans le journal : La Première ligne

« Madame

, en certaine épistole,
Vous m'avez jadis proposé
Maint objet utile ou frivole.
C'est l'heure de tenir parole.
Je n'exige pas le Pactole

,
Mais si j'allais paraître osé...

Oyez donc ma plainte ingénue :
Mon grimpant

n'a plus de bouton
Et ma veste est fort décousue,
Il fait froid et j'ai la peau nue...
Je perds espoir qu'un jour on sue,
Le soleil éteint ses rayons !...

Vous direz : Quelle étrange histoire !
M'entendrez-vous ? Qu'adviendra-t-il ?
D'effets

, j'remplirais une armoire !
Des boutons ? J'en vendrais pour boire...
On ne manque ici, c'est notoire,
De rien, mais on n'a pas de fil...

Xavier Rousseau, télégraphiste sans fil

».

« Fac-similé d'un des bons du Trésor français

remis à la Trésorerie britannique »

Image publiée à Verdun le 20 juillet 1929 dans le journal : Bulletin meusien

« En ce qui concerne la dette contractée envers l'Angleterre

, les bons remis à Londres présentent le caractère de titres négociables et constituent une dette à court terme du Trésor français, pareille en tout point à notre dette flottante intérieure

. Ces bons, revêtus de la signature du caissier-payeur central du Trésor public et visés par le contrôleur central, forment incontestablement titre contre le Trésor public ».

« Les plaisirs de la plage »

Image publiée à Verdun le 7 septembre 1929 dans le journal : Bulletin meusien

« Voici un joli tableau exécuté par un groupe de baigneurs et baigneuses sur le sable fin de la jolie plage de La Baule

. C'est le joli temps des vacances... ». (La rentrée des classes 1929 est le 2 octobre dans le département de la Meuse).

« Mrs Jane Bloodgood et son mari à Samogneux

. Mercredi dernier arrivaient de Paris en automobile mistress Bloodgood et son mari, nièce et neveu de Mrs Horace Gray

. Ils étaient venus, sur la prière de leur tante, bienfaitrice de Samogneux, pour se rendre compte de l'état des travaux dans le village. [...] Mrs Bloodgood, qui se fait parfaitement comprendre en français, causait avec [...] M. Germain, le nouveau maire, [qui sut lui] parler le langage direct et franc qui convient à des Américains. Une heure plus tard, la voiture filait à la Tranchée des baïonnettes

, à Douaumont

, retournait à Verdun [...] et reprenait peu après la direction de Paris. Vendredi matin, nos hôtes verdunois de quelques heures s'embarquaient à Cherbourg

pour les États-Unis ».

« Miarka la fille à l'ourse, à Verdun »

Image publiée à Verdun le 17 juin 1939 dans le journal : Bulletin meusien

« Venant de Serbie

et accomplissant un tour d'Europe, des montreurs d'ours

ont traversé Verdun, suscitant sur leur passage un vif mouvement de curiosité amusée. Notre opérateur a pu saisir, avenue de la 42^e Division

, une gitane brune et ardente, au moment où elle fait faire une danse à un de ses intelligents plantigrades ».

Miarka, la fille à l'ourse est un roman de Jean Richepin

: autour des villages d'Ohis et Wimy, en Thiérache

, la jeune tsigane Miarka, allaitée et maternée par l'ourse Pouzzli

à la mort de sa mère, est éduquée par sa fière grand-mère bohémienne, la Vougne.

Ce roman a été adapté en comédie lyrique

par Alexandre Georges

, et au cinéma trois fois

, dont en 1920 par Louis Mercanton

avec Réjane

dans le rôle de la grand-mère (son dernier rôle) et Jean Richepin

dans celui du châtelain, et en décembre 1937

par Jean Choux

, avec dans le rôle de la grand-mère Suzanne Desprès

, née à Verdun.