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La lutte finale. Toucaras, toucaras pas. À toi, z-à moi la paille de fer. Dessin de B. Blache publié à Nîmes le 7/14 mai 1910 dans le journal : Nîmes-journal

. Toucaras, toucaras pas. À toi, z-à moi la paille de fer »

Dessin de B. Blache publié à Nîmes le 7/14 mai 1910 dans le journal : Nîmes-journal

« Depuis quinze jours environ les championnats de lutte et de boxe de la 1^re circonscription de Nîmes et de la 2^e d'Alais se poursuivent avec acharnement. La finale tant attendue est proche ; elle se disputera le dimanche 8 mai [1910, second tour des législatives]

à outrance et sans reprise. [...]
MAGNE

[droite], le rempart de l'Enclos Rey, est un nouveau venu. [...]
FOURNIER

[socialiste], dit François le Forgeron [...] est depuis quelques années le champion incontesté mais contestable de la première de Nîmes. [...] Cependant l'âge vient, avec lui les forces baissent et le souffle fait quelquefois défaut au rempart de la Placette. [...]
DE RAMEL

[droite], dit le Costaud de la Grand'Combe [...] est le rempart des mines et des hauts fourneaux. [...]
VALETTE

[socialiste] dit la Terreur de l'Octroi [...], rempart de la mairie de Nîmes, fut mis il y a quelques mois déjà knock out [révoqué pour avoir arboré le drapeau rouge à l'hôtel de ville de Nîmes le 14 juillet 1909

] par le fameux Clemenceau

, champion des poids moyens, au cours d'un match demeuré légendaire. [...]
Dimanche dernier, sans que la chose transpirât (je te crois, il faisait plutôt frisquet), les quatre concurrents se sont livrés, d'un commun accord, à un combat d'essai. [...] Et maintenant le résultat de la lutte finale apparaît de plus en plus incertain ».

« Charles Gide

(1847-1932) »

Image publiée à Nîmes en mars/juin 1932 dans le journal : L'Émancipation

« Ce numéro exceptionnel remplace les quatre numéros qui auraient dû paraître depuis celui de février

. Nos lecteurs seront avisés très prochainement de ce que deviendra L'Émancipation, désormais privée de son rédacteur et principal rédacteur. » [mort le 12 mars 1932]

Extrait d'un des trois derniers articles de Charles Gide dans L'Émancipation, en décembre 1931

, p. 197-198 :
« Une visite à Gandhi

Je ne recherche pas les hommes célèbres : je les fuis. [...] Aussi aurais-je bien laissé passer le Mahatma sans bouger, si la personne qui avait l'honneur de lui donner l'hospitalité durant la seule nuit qu'il ait passée à Paris [le 5 décembre 1931

] ne m'avait dit qu'il attendait ma visite. Quoique je n'en aie rien cru, je n'ai pu me dérober et, à l'heure dite, soutenu et poussé par quelques disciples du maître, j'ai dû fendre, tout confus, le flot d'adorateurs qui se pressaient sur l'étroit escalier et dans le modeste appartement [de Louise Guieysse

, 166 boulevard du Montparnasse

], et je me suis trouvé en présence de deux figures vraiment impressionnantes dans leurs vêtements d'un blanc éblouissant comme ceux des 24 vieillards de l'Apocalypse

. C'était pourtant simplement, à ce qu'il m'a semblé, des couvertures de laine épaisse.
Je dis bien « deux », car la seconde de ces deux figures est celle qui d'abord a fixé mon attention. Celle de Gandhi m'était déjà connue, comme à tout le monde, par ses innombrables photographies, quoiqu'elles donnent une impression un peu caricaturale qui ne se trouve pas dans les personnes vivantes. L'apôtre a la tête qu'il doit avoir et on ne le souhaite pas autrement. Mais j'avoue avoir été un peu distrait par la figure de princesse hindoue de sa compagne inséparable Mira-Bei

, qui est tout à la fois la Marthe et la Marie du Messie

. Fille d'un amiral anglais, miss [Madeleine] Slade, comme elle s'appelait avant sa conversion, s'éprit de Gandhi après avoir lu le récit de sa vie dans le livre de Romain Rolland

. Elle lui écrivit et lui offrit de tout quitter pour le suivre. Gandhi, un peu sceptique sur sa vocation, l'ajourna à un an. Miss Slade consacra cette année d'épreuve à dépouiller ce que l'Évangile appelle le vieil homme

et à s'entraîner à la vie la plus austère. Ce délai assigné étant expiré, elle écrivit à nouveau et cette fois elle fut acceptée. Depuis lors elle ne l'a plus quitté dans ses voyages et pèlerinages ».

« Ritournelle [à la radio] ! Honneur, encore un sacrifice, honneur, sacrifice, honneur, honneur, sacrifice »

Dessin de G. Thel publié à Nîmes en mars 1936 dans le journal : L'Union fédérale du Gard : organe mensuel des associations de mutilés, anciens combattants et victimes de la guerre

« Ce que devrait être, pour certains, un ancien... combattant... ! Une “bonne poire”

... [bouche cousue]... glorieuse... de temps en temps encensée... pour être mangée bien à point ! » [par une horde de souris].

« L'homme de la rue (vous, moi, nous tous) dont on endort si aisément l'esprit critique, en flattant : son robuste bon sens, son sens aigu de justice et d'équité, etc., etc..., n'est en réalité qu'un pauvre bougre que l'on berne avec l'appeau

de quelque belle phrase ronflante et creuse. On a dit : L'épi sauvera la France [le ministre de l'Agriculture Henry Chéron

a dit le 15 février 1923, au banquet de l'Exposition agricole qui avait lieu du 15 au 20 février 1923 au Grand Palais à Paris : C'est l'épi qui sauvera le franc

] ; on a parlé de l'hypothèque des poilus sur la nation, du droit sacré des héros de la guerre, et que n'a-t-on pas inventé encore ? Or, l'expérience nous a appris tout le néant de cette grandiloquence. Mais le poirier de France est immortel, et une fois encore, c'est sur un aphorisme du même genre que l'on a basé l'explication de la crise mondiale actuelle, et de la nécessité des décrets-lois qui ont prétendu en être le définitif et souverain remède. Et qui de nous, je vous en prie, n'a pas fait, un moment, sienne cette idée que tout le mal dont nous souffrons est dû à une surproduction, qu'aggrave sans cesse une sous-consommation persistante ? Or, cela est encore une erreur. C'est la grande erreur des temps actuels [...]. Il suffit de prendre, au hasard, les exemples. [...] Voici d'abord le problème du pain de consommation. [...] Depuis toujours, le pain est fabriqué avec la farine du blé, qui était une farine “complète” jusqu'il y a cinquante ans environ, et qui, depuis, est devenue de plus en plus blutée

. Avant la guerre, pendant la guerre même, on mangeait encore le pain naturel fait avec cette farine naturelle. Mais depuis 1918 et l'avènement du mercantilisme-roi, notre pain est devenu autre chose, quelque chose de malsain, d'extrêmement nocif, auquel nous devons toutes les carences qui affectent nos organismes [...]. Sait-on seulement, dans le grand public, que le minotier

(l'un des princes de l'heure) a l'autorisation “légale” de mélanger à la farine de blé, toutes sortes de farines sans nom

. Haricots, fèves, coco, à côté du seigle, du maïs, du riz et de la châtaigne, ont passé, tour à tour, dans la mixture, et la loi autorise même l'emploi des farines avariées, qui, pour être blanchies et rendues d'aspect acceptable, devront être brassées dans des gaz toxiques. Sait-on que la pâte, issue d'une telle farine, n'est plus, ou n'est que peu panifiable ; et que, pour la faire lever dans le pétrin, il faut y adjoindre des produits chlorés, dont le moins qu'on puisse dire d'eux c'est qu'ils sont des poisons violents ? Peut-on appeler pain un tel produit ? Peut-on appeler farine de blé un tel mélange ? Peut-on appeler levain une telle chimie criminelle ? Et peut-on enfin donner le nom de surproduction aux milliers de tonnes de produits frauduleux

dont une intendance, souvent aux abois pendant la guerre, n'a jamais voulu, quelles que soient les difficultés de son approvisionnement ? »

« Captée à la source, l'eau traverse les ravines sur un aqueduc de fortune et fait renaître la vieille ferme cévenole »

Image publiée à Anduze à Noël 1941 dans le journal : Saumur : bulletin bi-mensuel du Groupement 45, Anduze (Gard)

« Quittons la charmante localité de Saint-Jean-du-Gard

, continuons sur trois kilomètres la route qui suit le Gardon

et nous verrons s'ouvrir à notre droite la route des Crêtes [D260]

[...]. On arrive au col Saint-Pierre [...]. En poursuivant encore on arrive au lieu-dit Le Lac, vieille hostellerie

ruinée [...]. Descendant alors longtemps un sentier sylvestre sinueux sous les châtaigniers, on arrive au groupe Strasbourg du Groupement 45 [“Saumur”, camp d'Anduze

des Chantiers de la jeunesse française

]. [...]
Ici, l'on ne s'est point contenté de défricher ce qui avait été cultivé jadis ; on a commencé de créer des traversiers

nouveaux, par le terrassement intelligent d'une prairie à forte pente. Ces planches de culture seront irrigables, car voici le chef-d'œuvre.
La ferme manquait d'eau ; puits tari, citerne comblée. Il y avait bien une source jaillissant du roc à quelques centaines de mètres, mais comment l'amener ? Sans souci des obstacles, le chef décide de l'utiliser et le groupe exécute une remarquable adduction d'eau, crée toute une canalisation avec des troncs d'arbres creusés à la gouge

, lui faisant traverser les ravines sur des fourches de huit mètres de haut. Maintenant, un beau débit limpide coule sur place nuit et jour. Cuisine, toilette, lavage, arrosage : tout est paré. [...] La Méjanelle

[à Moissac-Vallée-Française

, Lozère], tel est le nom de ce lieu, mort depuis longtemps sur la carte et qu'un groupe des Chantiers a fait merveilleusement revivre ».

« Promenons-nous ! »

Image publiée à Anduze le 10 décembre 1941 dans le journal : Saumur : bulletin bi-mensuel du Groupement 45, Anduze (Gard)

« Sur la draille

qui mène à la Méjanelle on a rencontré un vieux berger du pays qui a sorti de sa musette, entre deux châtaignes et un crouton rassis, un drôle de caillou gris vaguement allongé et aplati. Aussitôt le chef Dorne de dire : Ça c'est de la fibrolite ! et le vieux Cévenol de répliquer : Non ! C'est un peyro picoto ! [...] On a réussi à séparer les deux opposants qui se mitraillaient du regard et tout en suivant le chef Dorne je rigolais doucement.
Ça ne m'a pas servi ! J'ai trébuché et je me suis mis la physionomie par terre ; c'est mon nez qui a tout pris.
Avec beaucoup de bienveillance le chef Dorne s'est précipité et a ramassé le caillou sur lequel je commençais à saigner en disant : Tu as de la veine, tu as choisi un bel échantillon de granit porphyroïde !
Et pendant que je louchais sur mon nez en pleine croissance, il m'expliquait : Tu vois ! Il y a là-dedans du feldspath , du quartz et du mica en paillettes. Tu vois une roche d'origine éruptive, moins ancienne que les schistes qu'il a d'ailleurs soulevés et craqués pour apparaître à la surface. Et pendant qu'il continuait je me disais : « Ce granit là aurait mieux fait de ne pas arriver si près de mon nez ! »
Aussi, j'ai fait le reste du parcours en évitant prudemment tous les cailloux qui dépassaient sans me préoccuper, malgré les appels du chef Dorne, s'il s'agissait de schistes feuilletés

, de barytine

ou de micaschistes

. [...]
L'ex-Cadet

de Langogne

».

« Nos dames SMS [Services médicaux et sociaux] avec les enfants »

Image publiée à Nîmes en janvier 1944 dans le journal : Courage : bulletin de liaison de la Légion française des combattants du Gard

« Placement familial. Durant tout l'été, nos services ont organisé des convois de placement familial pour les petits Gardois. Plus de 1 200 enfants ont pu ainsi trouver dans nos montagnes la nourriture abondante et l'air pur si utiles à leur santé. Au cours du mois de décembre, nous avons eu à venir en aide aux petits réfugiés du Grau-du-Roi [station balnéaire en partie évacuée pour que l'armée allemande y édifie des ouvrages contre un éventuel débarquement allié

]. Trente enfants, convoyés par 3 dames SMS, sont partis à destination de Saramon

, dans le Gers, où ils seront hébergés pour la durée des hostilités ».

Les Services médicaux et sociaux de la Légion française des combattants

sont dispensés par des femmes appelées dames SMS (expression rappelant les dames patronnesses

), qui s'occupent des veuves de guerre, des familles de prisonniers, de la collecte pour les villes bombardées, des cantines et des camps de vacances. L'uniforme est bleu marine avec l'écu de la Légion et les initiales SMS (source : Uniformes, janv./févr. 2010

; voir aussi : Journal des débats politiques et littéraires, 29 mars 1943).