Images tirées de la presse ancienne de la Corrèze

Cliquer sur l'image pour voir la page entière du journal.

« La maison Galand

est réputée par la grande précision, la longue portée, la solidité et le bas prix relatif de ses armes »

Image publiée à Tulle le 12 janvier 1876 dans le journal : Le Journal de Tulle

« L'intérêt commun qui inspire les actes de l'administration, l'ordre et la liberté, qu'elle est chargée de maintenir et de faire respecter, conformément aux lois en vigueur, la rendent redoutable à nos adversaires, qui cherchent à la discréditer, en la représentant aux classes timorées de la société comme une corporation oppressive et tyrannique.

[...] Le mouvement électoral se manifestait quelque peu déjà, à la foire

des Rois

de Brive, qui s'est tenue hier vendredi. Les candidats ou leurs agents ont ajouté une certaine animation aux affaires de la foire. Les électeurs campagnards ont pu déjà remarquer les salutations intéressées, les courbettes, les poignées de main, qui annoncent d'habitude l'approche des grands scrutins électoraux

. Cette marchandise paraissait avoir passablement de cours sur le champ de foire. »
Voir la carte

des résultats

Église Saint-Xanctin, à Malemort

Image publiée à Brive en juillet 1914 dans le journal : La Revue gaillarde

« Un terroir. La commune de Malemort

est limitrophe de celle de Brive. L'église de cette commune, éloignée du bourg, est dédiée à Saint-Xanctin, un des premiers apôtres de la France. Ci-dessus, une gravure représentant cette église

. Par extension, les gens de Malemort dénomment Saint-Xanctin non seulement ladite église, mais encore le presbytère, le cimetière, une ou deux maisons voisines avec leurs dépendances et appartenances. C'est, en somme, tout un terroir qui s'appelle officiellement « Saint-Xanctin ».

[...] Quelques miettes d'histoire ou de politique

Une jeune dame voulait assister à une séance de la Chambre des députés. Elle y fut introduite par M. [Marc] Doussaud

, alors tout neuf au Parlement.
— Hé bien ! fit le représentant de Brive-Nord, à l'issue de la réunion, êtes-vous satisfaite ?
— Oui, oui, Monsieur Doussaud. Mais j'ai failli ne pas vous voir, répondit la jeune femme. Je vous ai longtemps cherché des yeux avant de vous trouver.
— Pourtant, je n'étais pas invisible.
— C'est vrai, mais je ne vous cherchais pas du côté où vous siégez. Est-ce que, de l'autre côté, les fauteuils sont moins bons ?
M. Doussaud fut, un instant, interloqué par l'habile suggestion de cette âme catholique si ardente. Mais il se reprit bientôt.
— Écoutez, chère Madame, que je sois d'un côté ou de l'autre, vous n'avez qu'à venir me trouver, quand vous aurez besoin d'un service.
— Vous ne pouvez m'en rendre qu'un, fit énergiquement la jeune Corrézienne : c'est celui de défendre mes idées religieuses et de faire triompher mes principes !
— Sapristi, pensa M. le Député, en voilà une qui n'a pas froid aux yeux et qui dit bien ce qu'elle veut dire ! »

[Truites] « Bois gravé de M^lle Annie Trarieux »

Image publiée à Tulle en avril/mai 1942 dans le journal : Corrèze

Lauréate en dessin

du Lycée de jeunes filles de Limoges en 1922, Annie Trarieux dépose des dessins de décor d'assiette

en 1937.

« La Corrèze est avant tout le pays des vallées profondes. Au creux de toutes les combes

depuis les Monédières

, vêtues somptueusement du velours des bruyères, jusqu'au bord des grasses plaines de Brive, jasent et sautillent les torrents. En un inextricable réseau, des ruisselets et des rivières en miniature dévalent le long des pentes, musent sur les plateaux marécageux, s'élancent de rocher en rocher, tantôt torrents fougueux, tantôt filets d'eau claire. Un bond plus hardi au bord d'une faille et voici le Saut de la Virole

où mugit la Vézère

; une coupure géante en gradins et la Montane

joue les Niagaras

dans les cascades de Gimel

avant de s'alanguir un peu lasse et de rejoindre la Corrèze

, noms sonores et chantants entre tant d'autres, qui représentent pour le pêcheur mieux qu'un site, mieux qu'une échappée majestueuse sur des gouffres verdoyants. Ils évoquent les théâtres d'exploits dont le récit rejoint parfois la légende. Qui écrira la chanson de geste

des pêcheurs corréziens ? Et ces belles histoires du lundi où le savoureux accent

des pays d'Oc

donne tant de couleur à la narration ! ... Et tu sais... j'étais monté sur du cinq X et... elle m'avait pris ma mouche en plein courant..., en face il y avait une souche et à mes pieds un rocher... , je l'ai tenue et puis... elle a trouvé le moyen de passer derrière le rocher... , au moins une livre... , j'en aurais pleuré... ! [...]
Du plateau de Millevaches

à l'inoubliable vallée de la Dordogne

, de La Celle

à Beaulieu

[voir carte

], tous les cours d'eau corréziens

, depuis ceux qui balbutient jusqu'à ceux qui tonnent, sont peuplés de truites

. Elles seraient innombrables ces bêtes qu'un Dieu créa pour la fuite et le rapt

, pour le bonheur des yeux et celui des papilles du palais, si... ! Si l'insouciance et l'égoïsme de l'homme n'étaient venus, le plus souvent dans un but de lucre, détruire sans modération. Mais ceci est une autre histoire sur laquelle il conviendra de revenir en rendant hommage à ceux qui, bien récemment, ont réussi à découvrir quelques remèdes efficaces [voir la loi du 12 juillet 1941 relative à la pêche fluviale ].
Marcel-Pierre Rollin

« Vue générale des usines Cassard, à Aubazine »

Image publiée à Tulle en décembre 1942 dans le journal : Corrèze

« L'industrie du papier de paille est née, en Limousin, vers 1855, et, dans les vingt années suivantes, jusque vers 1875, de nombreuses fabriques furent installées en Haute-Vienne et Corrèze, pays de la bonne paille de seigle

et des eaux pures. [...] On venait de mettre au point la fabrication du papier dite « à la mécanique »

, en feuille continue, d'où résultait un abaissement sérieux du prix de revient, par rapport à la fabrication centenaire du papier à la main. Le développement de la consommation de toutes les sortes de papiers fut tel que la matière première, le chiffon, fit défaut. Il fallait trouver des succédanés du chiffon. Entre 1850 et 1870 on commença à employer le bois dans la fabrication du papier, mais seulement sous la forme grossière de bois râpé (pâte mécanique). Durant cette période, la consommation du papier de paille se développa très rapidement pour tous les emplois vulgaires : pliage, emballage, le chiffon restant réservé aux papiers d'impression et d'écriture en mélange avec le bois râpé.
Mais de 1870 à 1880 se répandirent les procédés de traitement chimique du bois

: pâte de pin à la soude, pâte de sapin au bisulfite. [...] Les papiers à base de bois étaient plus chers que les papiers à base de paille, mais leurs qualités de résistance, de souplesse, de belle présentation leur permirent de remplacer le papier de paille dans de nombreux usages. [...] De 1900 à 1914, [...] la diminution progressive de la consommation des papiers de paille de pliage était compensée par l'accroissement régulier des besoins en papier de paille d'une industrie nouvelle, née peu avant 1900 : le carton ondulé

. [...] De 1930 à 1935, ce fut la grande crise mondiale

, aggravée spécialement dans l'industrie du papier de paille par la création de 1927 à 1930 de plusieurs papeteries importantes

dans la forêt des Landes

. Ces usines modernes jetèrent sur le marché, en pleine crise de sous-consommation, des tonnages importants d'excellents papiers kraft

fabriqués avec 100 % de bois de pin. Le papier de paille faillit en mourir. Heureusement apparut sur le marché français, en 1932, la caisse-carton. [...] Le papier de paille ordinaire, obtenu par le procédé limousin de macération à froid à la chaux

, convient parfaitement pour la cannelure de l'ondulé, même très fort. En 1939, trois usines en Corrèze étaient outillées de façon moderne pour la production du papier de paille, du carton ondulé, de la caisse-carton : Usines Royère

, à Uzerche

; Papeterie Cassard

, à Aubazine

; Papeterie Soustre

, à Brive. Leur production totale était d'environ 10 000 tonnes par an. Deux autres usines moins importantes continuaient à fabriquer des papiers paille de pliage : Papeterie Allard

, à Brive ; Papeterie de Malemort

, près Brive. »

« Le colporteur

. Bois gravé de J. [Julien] Saraben

»

Image publiée à Limoges en octobre 1943 dans le journal : Notre province

« Équiper les campagnes (opinions)

. Ce matin, sur les plateaux, j'ai revu les vieux villages montagnards, plus négligés encore que d'autres, en notre vieille France négligée. Comme il faudrait rajeunir, assainir, nettoyer, équiper ! Ouvrir des chemins, porter partout l'électricité, l'eau vive !... Et cependant comprendre ce qu'est la maison paysanne, partout bien entendue — et belle aussi, faite à mesure d'homme, des matériaux du canton, parfaitement adaptée à la vie qu'on a à vivre ici. On voudrait souvent élargir et éclairer les chambres, élargir et éclairer cette vie même : qu'on n'aille pas pourtant bâtir des villas en série de cité ouvrière. Qu'on n'impose pas aux paysans le chauffage central, — sur ses bienfaits, on peut rester en doute, — ni même l'eau au robinet. [...] Joseph de Pesquidoux

parlait de ses métayers

, des habitudes et des comportements des gens de la Gascogne. Ils ont besoin de leur feu, disait-il à propos des mesures prises sur ce qu'on nomme en langage officiel l'habitat rural, besoin d'un vrai feu de bûches et de fagots. Le soir, lorsqu'ils rentrent des champs, il leur faut s'asseoir devant la flamme qui sèche les vêtements mouillés, qui réchauffe les os, qui réjouit les yeux. Est-ce qu'ils vont faire la veillée assis autour d'un radiateur ? [...] Il s'agira de faciliter le travail et le ménage, de faire la vie saine et plus fière, dans des logis où le soleil entre bien, — mais où le froid n'entre pas trop. [...] Et qu'on ne s'y sente pas trop désœuvré, le dimanche, quand un ennui vient de loin, avec la cloche qui sonne vêpres au fond du bourg. Qu'on ait goût à vivre ici, dans la netteté et la bonne humeur, à s'asseoir entre le poste neuf de TSF

marqueté comme un œuf d'oiseau rare par qui arrivent tous les chants du monde, — mais quand le monde chantera-t-il juste ? — et le vieux feu à cent langues à qui ne manque même pas la parole pour raconter l'interminable histoire des faits étranges, de farces et de peurs, qui est la mémoire des pays paysans.
Joseph de Pesquidoux voit juste : les paysans doivent rester les hommes du feu libre, de la vie libre, même dans le mésaise

. [...] Bien sûr, il meurt encore trop d'enfants en bas âge : les petits sont souvent mal soignés, mal nourris. Les grands de même. Mais le point ne serait pas de donner aux paysans le sens d'une certaine vie moderne réglée par les laboratoires et les bureaux d'urbanisme. Ce serait de leur rendre le goût de l'ancienne vie terrienne fine et bien pourvue, telle que beaucoup ont su la vivre. Dans le Velay, me disait Mario Versepuy

, tout serait fait si l'on rapprenait aux gens à cultiver le jardin, à avoir des légumes, à préparer de vrais repas.
Henri Pourrat