La presse de la Meuse : pour un aperçu historique

Le département actuel de la Meuse est situé au nord-ouest de la Lorraine. Pendant la période révolutionnaire, deux feuilles éphémères paraissent à Bar-le-Duc : L'Observateur barisien en 1790 et Le Républicain de la Meuse en 1793. En 1804, naît à Commercy Le Narrateur de la Meuse, qui, sous le titre de L'Écho de l'Est à partir de 1830, vivra jusqu'en 1939.

La presse d'arrondissement se développe sous la monarchie de Juillet, notamment à Verdun avec La Sentinelle de la Meuse ou le Journal de Verdun. La révolution de 1848 favorise l'apparition de journaux politiques comme Le Patriote de la Meuse : journal politique, commercial... à Stenay, ou bien le Journal de l'arrondissement de Montmédy. La surveillance de la presse pendant le Second Empire entraîne une réduction du nombre de titres, tandis que le département connaît une période de prospérité économique. L'hebdomadaire La Meuse naît à Saint-Mihiel en 1860.

Pendant la guerre de 1870, un préfet allemand est nommé, Bar-le-Duc est occupé, Verdun et Montmédy assiégés. La plupart des journaux interrompent leur parution. Après le départ définitif des troupes allemandes en 1873 et jusqu'en 1914, des casernes sont implantées sur les principaux points stratégiques de la vallée de la Meuse, avec pour principale conséquence une arrivée massive de militaires, notamment à Verdun et à Saint-Mihiel. Des forges et aciéries se développent à Commercy.

Au fur et à mesure des échéances électorales, la presse de tendance républicaine s'implante dans chaque arrondissement (Le Républicain de l'Est à Commercy, L'Est à Verdun, L'Avenir de la Meuse à Bar-le-Duc). L'Union républicaine et Le Républicain du département de la Meuse, plus orientés à gauche, voient le jour respectivement en 1896 et en 1905. Marie-Paul-Henry Ferrette (1869-1933), député de la Meuse et proche du nationalisme, fonde Le Petit Verdunois et Le Patriote de Saint-Mihiel.

Le conflit de 1914-1918 dévaste le département en partie occupé par les troupes allemandes. La majorité des journaux cessent de paraître. Le Bulletin meusien , qui fait office de lien entre les dizaines de milliers de réfugiés qui quittent la Meuse, est créé à Paris en novembre 1914. Plusieurs communes sont définitivement rayées de la carte. La bataille de Verdun (21 février-19 décembre 1916) est l'une des plus meurtrières de la Première Guerre mondiale. Des journaux de tranchées paraissent au plus fort des combats (Le Parpaing , La Première ligne , Le Poilu du 37 , Woëvre et sel , Il est interdit de bousculer les bégonias ).

L'entre-deux-guerres est dominé par la personnalité du député meusien André Maginot (1877-1932). Une partie de la presse le suit dans la voie de l'union nationale. Le département sinistré entreprend de lourdes reconstructions, érige des monuments aux morts et garde une blessure profonde des affrontements de 1914-1918, comme en témoignent Le Journal des sinistrés des régions de Briey et de Montmédy, Le Béquillard meusien ou L'Écho de l'Ossuaire de Douaumont . Les titres meusiens subissent en outre la concurrence accrue des grands quotidiens régionaux nancéiens (L'Est républicain, L'Éclair de l'Est). Néanmoins, La Dépêche meusienne est fondée en 1931 par Ernest Beauguitte, et la presse de gauche se développe (L'Éveil de la Meuse).

La Seconde Guerre mondiale, dont les combats de 1940 font naître le Premier avançant, marque une nouvelle épreuve dans l'histoire de la presse meusienne avec la disparition définitive des grands journaux du département.

Pour une introduction plus complète à l'histoire de la presse de la Meuse, voir la préface de Michel Maigret dans le volume 55 de la Bibliographie de la presse française politique et d'information générale , par Valérie Gressel (2007).