Images tirées de la presse ancienne du Jura

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« Victor Hugo. Dessin d'E. de Liphart

»

Image publiée à Paris en 1881 dans le journal : La République du Jura. Supplément illustré

« Victor Hugo

, dont le Supplément illustré donne aujourd'hui un excellent portrait, est né à Besançon, le 26 février 1802. Son père, le capitaine Sigisbert Hugo

, devint général et comte de l'Empire. L'enfance de Victor Hugo fut très tourmentée ; ses premières années s'écoulèrent dans les marches forcées du régiment de son père, de Besançon à Marseille, à Bastia, à Porto-Ferrajo [sur l'île d'Elbe

officiellement annexée par la France en 1802]. En 1807, pendant que son père gagnait les épaulettes de colonel en guerroyant contre les bandes du fameux bandit Fra-Diavolo

, Victor Hugo fut amené pour la première fois à Paris, où il apprit à lire chez un magister de la rue du Mont-Blanc

. Mais sa mère [Sophie Trébuchet

] ne tarda pas à reprendre avec lui le cours de ses voyages. Il traversa ainsi les Apennins, Rome, Naples et revint à Paris, où sa mère se fixa faubourg Saint-Jacques [avec le proscrit Victor Fanneau

].
Son père, général en 1808, fut nommé majordome du palais du roi Joseph

et nous retrouvons Victor Hugo en Espagne jusqu'en 1812. En 1812, il fut ramené à Paris par sa mère. C'est alors qu'il commença ses études. ».

« Léon Gambetta. Dessin à la plume d'E. de Liphart

»

Image publiée à Paris en 1881 dans le journal : La République du Jura. Supplément illustré

« M. Léon Gambetta

est né à Cahors le 3 avril 1838. Tout le monde connaît l'histoire du président de la Chambre. La bêtise des articles du Figaro

et la sotte animosité du marquis de l'intransigeance [sans doute Henri Rochefort

, directeur de L'Intransigeant

], qui a reproché à M. Gambetta son origine plébéienne, ont amené la presse à s'occuper à ce point des détails biographiques

de la vie du grand orateur républicain [à l'occasion de son voyage à Cahors le 25 mai 1881

], qu'il est superflu d'y revenir ici ».

« Incendie d'une usine à Saint-Denis. Un sauveteur victime de son dévouement »

Image publiée à Saint-Claude le 21 octobre 1899 dans le journal : L'Indépendant de St-Claude. Supplément littéraire illustré

« Un des soirs de la semaine dernière, on apercevait, au nord de Paris, une lueur immense, embrasant le ciel. Le feu venait d'éclater dans une grande mégisserie

de Saint-Denis. En quelques instants, un grand nombre de pompes arrivèrent sur les lieux du sinistre, mais la foudroyante rapidité avec laquelle les flammes s'étaient propagées, ne laissait pas d'autre alternative que de faire la part du feu. On se borna donc à préserver les bâtiments affectés aux bureaux, aux remises et aux écuries.
Pendant ces travaux de sauvetage, un certain nombre d'accidents se sont produits. Le plus dramatique est certainement celui que représente notre gravure de première page et dont a été victime un journalier de Saint-Denis, Antoine Séguin. Ce malheureux qui était monté sur un toit, tomba en voulant accrocher une échelle. Il se heurta dans sa chute à un de ces crampons de fer qui servent à fixer les gouttières et y resta suspendu par le menton. On se hâta de le retirer de cette situation périlleuse. Il portait à la gorge une entaille profonde qui nécessita son transport immédiat à l'hôpital.
La destruction de l'usine incendiée entraîne une perte d'environ 500 000 francs et amène le chômage d'une vingtaine d'ouvriers ».

Voir des photos d'ouvriers de tannerie à Saint-Denis à la fin du XIX^e siècle sur le site des Archives municipales de Saint-Denis

« Terrible accident au polygone de Poitiers »

Image publiée à Saint-Claude le 30 juin 1900 dans le journal : L'Indépendant de St-Claude. Supplément littéraire illustré

« Un grave accident est arrivé la semaine dernière au polygone d'artillerie de Poitiers [Biard

]. Quatorze hommes montés sur une prolonge

conduisaient sur le terrain de tir une caisse contenant des pétards à poudre mélangée destinés au tir des officiers du cours pratique de tir. La voiture avait fait à peine un kilomètre lorsqu'une terrible explosion se produisit. Les chevaux s'emballèrent et semèrent les malheureux blessés le long du chemin ; les chefs qui escortaient ce chargement s'empressèrent de porter secours à leurs hommes ; ils étaient tous blessés. Neuf d'entre eux furent transportés à l'Hôtel-Dieu

, couverts de brûlures à la figure, aux mains et aux jambes ; trois d'entre eux perdront probablement la vue ».

« Stephen Pichon, sénateur du Jura, ministre des Affaires étrangères »

Image publiée à Paris le 20 août 1910 dans le journal : La Franche-Comté à Paris

« M. Pichon

, ministre des Affaires étrangères, actuellement en villégiature dans le Jura, s'est rendu aujourd'hui à Chalon-sur-Saône, pour présider l'inauguration du monument

élevé par souscription publique au docteur Mauchamp

. On se rappelle que M. le docteur Mauchamp était médecin du dispensaire français de Marrakech, lorsqu'en 1907, il fut assassiné par des fanatiques

.
Le discours que doit prononcer notre éminent compatriote traitera la question marocaine

».

« Georges Trouillot, sénateur du Jura, ministre des Colonies »

Image publiée à Paris le 20 août 1910 dans le journal : La Franche-Comté à Paris

Extrait de sa biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940, par Jean Jolly, sur le site de l'Assemblée nationale

:
« Trouillot avait fait de fort brillantes études classiques au collège des jésuites de Dole

, puis son droit à Lyon. Avocat de profession, il exerçait à Lons-le-Saunier. Le 2 août 1870, il fut nommé au grade de sous-lieutenant de la garde mobile nationale du département du Jura. Quoique très jeune encore [18 ans], il prend une part active à la campagne antiplébiscitaire de mars 1870

. C'est à cette date que s'ébauche une collaboration qui durera longtemps avec des journaux locaux d'opinion républicaine. Il est l'un des fondateurs de L'Union républicaine du Jura ».

« P.-J. Proudhon »

Image publiée à Paris le 20 août 1910 dans le journal : La Franche-Comté à Paris

« La capitale de la Franche-Comté acclame M. Fallières

. Depuis la visite du président Carnot

en 1890, c'est-à-dire depuis vingt ans, aucun président de la République ne s'était rendu à Besançon. [...]
C'est par le pont de Canot, les quais Veil-Picard et de Strasbourg, et l'avenue d'Helvétie que le président de la République arrive au rond-point Saint-Pierre

où est érigé le monument

élevé à Proudhon

. [...] L'écrivain est représenté assis, un livre ouvert à la main. Une femme symbolisant la Justice l'éclaire avec un flambeau. Du socle se détache un forgeron qui tend une palme à Proudhon.
Dans la tribune d'honneur prennent place, à côté du président de la République et des ministres, la fille de Proudhon, M^meCathe[rine] Henneguy

, son mari et ses deux filles, ainsi que plusieurs petits-cousins de Proudhon. [...]
Le ministre du travail [René Viviani]

, parlant au nom du gouvernement, expose les raisons qui ont justifié l'érection du monument à Proudhon. Le gouvernement, dit-il, s'incline devant le condamné et devant le proscrit. Et à celui qui a subi les injustices, les calomnies et l'outrage, qui fut tour à tour l'hôte des prisons et le vagabond de l'exil, nous apportons en ce jour, au cœur de sa petite patrie, l'hommage de la grande patrie ! Tout le développement du discours de M. Viviani a consisté dans l'étude de la propriété, dans un parallèle entre Karl Marx et Proudhon

. Il s'est terminé sur l'éducation, premier et dernier mot de la démocratie ».

« Alexandre Grosjean, sénateur du Doubs, maire de Besançon »

Image publiée à Paris le 20 août 1910 dans le journal : La Franche-Comté à Paris

« Extrait du toast de M. le Maire de Besançon

[Alexandre Grosjean

] :
Malgré les nombreuses attaques dont la République fit l'objet, [Besançon] eut pour elle un attachement ferme, inébranlable, et pendant ces quarante dernières années [1870-1910], à la tête du progrès social, Besançon n'a cessé de donner au gouvernement [républicain] des gages de sa profonde fidélité. [...] Notre forteresse, protégée par la bravoure de ses enfants, lors de l'invasion du territoire, ne subit ni en 1814, ni en 1870 le joug de l'étranger et resta inviolable ».

« Émile Duard »

Image publiée à Paris le 22 février 1914 dans le journal : La Franche-Comté à Paris

« La Franche-Comté à Paris a souvent fait observer que les Franc-Comtois qui ont su se faire une place en vue dans les arts, les lettres, l'armée, etc., étaient ignorés de leurs compatriotes, c'est-à-dire, que ceux-ci ne connaissent pas toujours les liens qui les unissent à la petite patrie.
Nous nous emploierons à y remédier ; c'est le cas pour M. Duard

, du Théâtre de la Renaissance, originaire d'Arbois, où il a encore des attaches de parenté, notamment avec la famille du regretté musicien Beaufort

.
Au cours de ces dix dernières années, j'ai souvent applaudi ce fin et délicat artiste, et je dois avouer que ses origines comtoises me sont connues depuis deux mois à peine ; c'est en dégustant de concert une bouteille d'excellent vin d'Arbois

, que j'obtins cette révélation. Du reste, une émotion visible avait devancé sa parole ».

« Tristan Bernard, Bisontin

. Photo Nadar

»

Image publiée à Paris le 1^er février 1914 dans le journal : La Franche-Comté à Paris

« Notre grand humoriste est dûment inscrit parmi les membres actifs de l'Association des anciens élèves de notre lycée [Victor Hugo à Besançon]

. [...] M. Tristan Bernard

a quitté notre ville à treize ans [...] N'a-t-il pas intitulé une de ses comédies Un négociant de Besançon

? et ne pensez-vous pas que l'enfant qui a passé tant de fois devant le restaurant Colomat

et la lingerie Pidancet a été plus ou moins consciemment hanté, dans la suite, par ces noms du pays, lorsqu'il a dénommé tels de ses personnages : Monsieur Codomat

ou « Mademoiselle Pidarcet

» ? Enfin, si vous feuilletez les deux ou trois premières années de Comœdia

, vous y trouverez, sous sa signature, à côté d'essais ingénieux et spirituels sur l'art dramatique recueillis depuis sous le titre : Auteurs, acteurs, spectateurs

, quelques pages charmantes où il évoque les années d'enfance passées dans la vieille ville comtoise, les jeux au square St-Amour

, les promenades à Chamars

, les fêtes de famille ».

« Henri Jacob, directeur politique du Semeur, candidat du rayon [communiste] à Belfort, 1^re [circonscription] »

Image publiée à Belfort le 30 avril 1932 dans le journal : Le Semeur

« Parti communiste (SFIC), Rayon de Belfort. La campagne électorale

Le 18 avril [1932], Jacob

était à Charmois où il parla devant près de cinquante personnes. Le 19 avril, il faisait à 18 heures la contradiction à Metzger

à Bavilliers et à Naegelen

, salle de la Brasserie Georges

où il se tailla un beau succès. Le 20 avril [...] Jacob était chez Metzger à la Brasserie Georges

. Metzger trouva, ce soir-là, à qui parler ! Les ouvriers présents lui manifestèrent leurs sentiments de telle manière que ni lui, ni son manager Queneuille ne purent parler dans le calme. Seul Jacob parla dans le calme et dans l'enthousiasme de l'auditoire [...]. Metzger dérouté crut s'en tirer par une calomnie [...]. Le 21 avril, Jacob alla trouver Metzger à Essert où il le força à reconnaître son mensonge de la veille [...]. Le 22 avril [...] Jacob parlait devant une grande centaine d'auditeurs à Châtenois, chez Laurent. [...] Le 25, Jacob était de nouveau chez Metzger, aux Forges [...]. Le soir, il était à Giromagny où le requin Tardieu [député du Territoire de Belfort de 1926 à 1936]

faisait une réunion dans la salle de la mairie. [...] Enfin, le 26, il alla retrouver le candidat de Tardieu à Danjoutin et le lendemain à l'Eldorado.

À l'Alsthom

Les procédés électoraux d'il y a quatre ans ont recommencé. Dans un de nos précédents numéros, nous avons signalé que le candidat de Tardieu, l'ancien contremaître Metzger, passait dans les ateliers et faisait la propagande pour lui à sa manière. Depuis, des réunions électorales ont eu lieu un peu partout. Aux tournées de bocks dans les cafés du quartier ont succédé des méthodes d'un autre genre. C'est ainsi qu'après la réunion de la Brasserie Georges six ouvriers de l'Alsthom coupables d'avoir applaudi Jacob, ont été brutalement jetés sur le pavé ».

« Un ouvrier pour Saint-Claude : Charles Braize

, ouvrier métallurgiste à Morez » [candidat communiste aux élections législatives de 1936]

Image publiée à Dole le 28 décembre 1935 dans le journal : Le Front comtois

« Une fois de plus, à l'occasion des élections législatives, nous répétons aux travailleurs que leurs intérêts ne seront vraiment pris en considération que lorsqu'ils en assureront eux-mêmes la défense ».

« Un cultivateur pour Poligny : Léon Petit

, propriétaire, cultivateur, conseiller municipal de Villers-les-Bois » [candidat communiste aux élections législatives de 1936]

Image publiée à Dole le 28 décembre 1935 dans le journal : Le Front comtois

« Si nous avons réussi à tripler le nombre de nos adhérents, c'est en constituant surtout des cellules dans des villages où, jusqu'à présent, il était considéré comme impossible de faire pénétrer la propagande communiste. Le seul fait que nous présentions dans deux circonscriptions sur quatre des cultivateurs comme candidats aux élections législatives, des petits propriétaires estimés dans leur commune puisqu'ils sont tous les deux conseillers municipaux, ce seul fait réussit à prouver que le parti communiste est parfaitement accessible à tous : aux cultivateurs comme aux ouvriers ».

« Un fonctionnaire pour Dole : René Lopin, instituteur à Dole » [candidat communiste aux élections législatives de 1936]

Image publiée à Dole le 28 décembre 1935 dans le journal : Le Front comtois

« Notre camarade René Lopin

a 30 ans. Orphelin de guerre, élevé par ses grands-parents, ses oncles, ses tantes, il réussit à se faire une situation. Sa haine de la guerre en fit rapidement un militant des organisations d'avant-garde. Après avoir occupé des postes divers dans les organisations, la confiance de ses camarades l'a porté depuis dix-huit mois au secrétariat de la Région communiste dont les effectifs ont, depuis, presque triplé. [...]
Lorsque M. Raoul Girard

essaya, en septembre 1935, d'expliquer sa politique devant les cheminots réunis à la Bourse du travail de Dole

, Lopin lui fit une magistrale réponse dont tous se souviennent et sut montrer les responsabilités, non seulement de M. Girard, mais encore de tous les députés qui avaient voté les mesures restrictives du gouvernement Laval

(y compris les amis politiques de M. Bazin

) ; il montra La Vie doloise ne tarissant pas d'éloges en faveur de la poigne du même gouvernement ».