Images tirées de la presse ancienne de la Haute-Vienne

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Maryse Bastié lors de sa réception par l'Aéro-club limousin. Image publiée à Limoges le 15 octobre 1930 dans : La Revue limousine

lors de sa réception par l'Aéro-club limousin »

Image publiée à Limoges le 15 octobre 1930 dans : La Revue limousine

« Limousine et cinq fois championne du monde ! Et de quel monde ! Du monde d'en-haut où seuls comptent la volonté et le courage. Son dernier record de durée [37h55 de vol du 2 au 4 septembre 1930 du Bourget au Bourget

] dépasse de trente minutes la durée du vol de Costes

et Bellonte

[37h18 du 1^er au 2 septembre 1930 de Paris à New York

]. [...]
— En vérité, pour un record de durée, vous deviez avoir une avionnette bien alourdie par l'essence, et par suite un envol assez délicat.
— Certes, toutes les fois que je suis partie avec un appareil trop chargé, pour tenter de battre le record, je savais les risques. Pensez donc, une avionnette de 350 kilos, chargée de 525 litres d'essence, 30 litres d'huile. Au total 840 kilos.
— Ça fait deux fois et demie le poids à vide.
— Et 22 kilos au cheval pour mon petit 40 CV Salmson .
— Qu'est-ce qui vous a paru le plus pénible dans cette épreuve ?
— La lutte contre la fatigue et le sommeil. Vous imaginez bien qu'on n 'est guère à l'aise, dans un si petit appareil.
— Léna Bernstein

, votre rivale, pilotait je crois un 230 CV ?
— Oui, et un grand appareil, confortable, une conduite intérieure. Mais que voulez-vous, je ne pouvais pas me payer un « coucou » de ce prix-là. Mon petit 40 CV absorbait déjà toutes mes économies.
— Alors, pour en revenir à votre dernière et triomphale épreuve, il est bien exact que vous vous mettiez dans les yeux de l'eau de Cologne

?
— Oui. Grâce à cela mes yeux ne se fermaient plus qu'à de longs intervalles. Mais quelles brûlures atroces ! J'avais tellement envie de dormir ! Or, dans ces conditions, dormir, c'est mourir. Il arriva que mes yeux se fermèrent plusieurs fois par minute, alors des mouvements inconscients de ma main faisaient piquer ou cabrer mon avion. Je m'en apercevais au bruit du moteur qui s'emballait ou qui s'essoufflait, suivant les cas.
— Mais puisque la seconde nuit devait être si pénible, pourquoi n'avez-vous pas plutôt volé une seule nuit, entre deux journées ?
— Parce que l'air est mieux porteur, la nuit, et il y a moins de remous. Or, il fallait que je fasse durer mon essence le plus possible. Songez donc que je volais à 75 ou 80 kilomètres à l'heure, pas plus, c'est-à-dire à la limite de la perte de vitesse. J'aimais mieux souffrir deux nuits, et vaincre. Mais je vous assure que j'ai souhaité mourir.
— À ce point ?
— Je ne voulais pas abandonner mais je désirais qu'une cause majeure fît cesser l'épreuve. J'ai désiré la panne. J'ai désiré la mort, vraiment. Vous ne pouvez pas vous faire une idée de ce qu'on peut éprouver au bout de trente heures, dans une petite carlingue.
Ainsi nous parlait Maryse Bastié. »
Le 5 septembre 1930

, dans le quotidien de Limoges Le Populaire du Centre, le record de Bastié (née à Limoges), qui date de la veille, est signalé très brièvement en bas de page, alors que le vol de Costes et Bellonte qui remonte à 3 jours est encore au sommet de la une avec une photo.

« Le déraillement de l'express La Rochelle-Limoges. La locomotive et son tender

renversés »

Image publiée à Limoges le 6 février 1935 dans le journal : Le Moniteur des agriculteurs de la Haute-Vienne, de la Creuse, de la Corrèze, de la Dordogne, de la Charente, de la Vienne et de l'Indre

« Photo prise de la voie. À droite, la rivière. L'express n° 1113 [de la Compagnie du Paris à Orléans

], venant de La Rochelle, qui part d'Angoulême à 22h49 pour arriver à Limoges-Montjovis

à 1h18, a déraillé dans la nuit de vendredi à samedi, avant la station de Verneuil[-sur-Vienne]

, à une vingtaine de kilomètres de notre ville. [...] À minuit et demi, une machine haut-le-pied

avait circulé sans encombre. [...] Entre le passage de la machine haut-le-pied et celui de l'express, une masse de rochers, évaluée à quarante mètres cube, se détachant du sommet de la partie du massif non exploitée, à gauche de la carrière [de Pagnac]

, dévalant avec force, avait emporté une murette de soutènement

, obstruant la voie, alors que trois énormes blocs, plus hauts qu'un homme et pesant des milliers de kilos, s'arrêtaient dans le chemin. Pourtant, le bruit de l'avalanche ne fut perçu de personne ; il n'en devait pas être de même de celui de la chute de la locomotive, suivi de ses lugubres appels se répercutant longuement le long de la vallée de la Vienne

si sauvage en cet endroit. Dans la nuit, les voyageurs, peu nombreux, sortirent en hâte de leurs wagons, dont les vitres avaient résisté. [...] Pour éviter de nouveaux éboulements, et à la suite d'une faille qui s'était produite dans la masse rocheuse, haute de plus de trente mètres, on a dû faire sauter plusieurs tonnes de terre et de rochers. »

« La Gerbo baudo

» [repas collectif pour marquer la fin des grands travaux agricoles

]

Dessin de Pierre Lissac

publié à Limoges en mai 1936 dans le journal : Lou Galetou

« Quand nous davaleren chaz Jean Lagueny

, sur lou boulevard Carnot [n° 14]

, per lî damandâ lo permecî d'imprimâ Lo Gerbo baudo [chanson]

, o nous baillet aussi queu brave eimâge.
Lou viei Marsau disset : Qui ei-co qu'o fa quel eimâge ?
— Qu'ei un grand artiste parisien !
— Co n'est pas vraî, faguet lou viei Marsau, qu'ei segur n'home d'eici qu'o deuguaidâ minjâ maîs d'une gerbo-baudo, per ta be depignâ queu brave mounde que beven et chanten.
Lou viei Marsau avio razou. Si Moussur Pierre Lissac demouro à Paris, qu'ei un boun Lemouzi, nacu à Limogeis, qu'aimo soun paï. Qu'ei per co qu'o faguet lous 23 eimageis dau libre de chansous de Jean Rebier, qu'un pelo Per diverti lo gen

. Lous eimageis de Pierre Lissac, lo musico de Le Gentile, Durieux, Larderet, Ruben, avian talomen fa vendre queu libre que n'en restavo pus.
Mas Jean Lagueny faî dire a tous lous musiciens et chantadours, qu'o ve de n'en tournâ fâ imprimâ mais d'un ple toumbareû. Is pouden lî nâ, is siran servis !
Qeû libre vaî esseî exposa à Paris coumo las vieillas chansous : Lo Brianço

, Un jour dins l'eitouliâs

, Lou Cœur de mo Mio

, etc...
Lous amatours de chansous qu'ecriran à Jean Lagueny en se recommandan dau Galetou, reçobran lou nuveû catalogue et no bravo chansou sur lou marcha.
Ecrissez vite. Co ne coûto ré ! »

« La foule devant l'aérogare [de Limoges] et sur les terrasses au cours du meeting d'inauguration »

Image publiée à Limoges en mai/juin 1938 dans le journal : Revue du Centre-Ouest

« L'aérogare de Limoges-Feytiat

a été inaugurée le dimanche 29 mai [1938], en présence d'une foule considérable. Cette grande manifestation a été précédée la veille d'un rallye d'avions de tourisme et d'un banquet organisé dans les salons de la préfecture de la Haute-Vienne, réception à laquelle participèrent de nombreuses personnalités. On doit cette magnifique réalisation économique à la Ville de Limoges, au Département et à la Chambre de Commerce à laquelle est confiée l'exploitation de l'aéroport. [...]
Le hall d'entrée donne accès à une salle d'attente avec bar et comptoir de tabac

éclairée par des baies ayant vue sur l'aérodrome, orientation Est. À gauche de la salle d'attente, une salle à manger, en longueur, de 80 mètres carrés. Une terrasse prolonge les deux salles. [...] D'une autre terrasse sur le bâtiment surélevé et à laquelle on peut accéder par des rampes extérieures, on jouit d'une vue splendide sur la ville et la campagne [...] pour voir partir, arriver, évoluer les avions. [...] Les anciens hangars de gauche sont maintenant occupés par les escadrilles militaires de la base aérienne 512

, que commande le capitaine [Jean-Julien] Leclère

; les aviateurs civils abritent leurs appareils sous le hangar

en béton armé de 900 mètres carrés de superficie, s'ouvrant de trois côtés par le jeu de portes roulantes se repliant sur le quatrième. Un atelier de réparations y est abrité. Les avions sont bien en sûreté dans cette construction qui a constitué une innovation hardie due à M. [Fernand] Aimond

, ingénieur des ponts et chaussées au ministère de l'Air. [...]
Rien n'est plus intéressant à contempler [...] que la manœuvre qui s'exécute lorsqu'un appareil se propose d'atterrir de nuit. [...] Un avion est signalé sur Limoges ; le phare monté sur le pylône de douze mètres et dont les faisceaux ont une portée de quinze kilomètres, s'allume et tourne ; son feu balaie l'espace ; puis des lueurs blanches, vertes et rouges apparaissent autour du terrain, espacées, du plus bel effet. »

« Au royaume des gants

»

Image publiée à Limoges en mai/juin 1942 dans le journal : Notre province

« Dans cette industrie l'ouvrier travaille surtout à domicile

. [...] Souvent, le gantier est marié à une gantière (presque toutes les femmes sont gantières à Saint-Junien

). Ils travaillent ainsi tous deux à la maison et il arrive que chacun à son tour fait la cuisine, sans que nous devions en penser que c'est là une règle. [...] Que ce soit à Millau

, le plus important centre de ganterie où triomphe l'agneau de l'Aveyron ; à Grenoble

, patrie du chevreau ; à Saint-Junien, à Vendôme

ou à Niort

, le cheptel français fournit une matière première exceptionnelle et cette réussite reste due au sol qui permet l'élevage d'incomparables races de brebis

et de chèvres

[le gant de cuir étant un sous-produit de l'élevage laitier]. [...] Les coupeurs, qui perçoivent des salaires élevés, demeurent, comme tous les coupeurs en matière de mode

, en perpétuelle activité d'invention, car des coupes nouvelles permettent de supprimer certaines coutures et de mieux épouser la forme des doigts en concevant un dessin spécial de « fourchette », une taille particulière des pouces, tout en rajeunissant sans cesse leur art. [...] C'est souvent en gardant les moutons, ou dans la cour d'une ferme sous le regard large des bœufs ou l'œil rond des poules, ou encore le soir à la veillée

, que les « Saint-Juniaudes » cousent et ornent ces gants [...]. En 1939, douze cents femmes et trois cents hommes travaillaient le gant, les trois quarts de la fabrication s'accomplissant dans leur domicile, pour produire plus de deux millions de paires. »