Images tirées de la presse ancienne des Ardennes

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« La tortue de l'Armée d'Orient » [portant le courrier du secteur postal 509]

Image publiée à Charleville en mars 1937 dans le journal : Bulletin trimestriel - Association ardennaise Les Poilus d'Orient

« Si, à [l'Expédition de Salonique

de] l'Armée d'Orient

, le ravitaillement n'était pas toujours très varié, on peut d'autre part dire que, parfois, il ne manquait pas d'une certaine originalité. Sans parler des écrevisses

de quelques ruisseaux de Macédoine

, du poisson du Vardar

et de la Cerna

pêché par des moyens pas toujours très réglementaires

, il est juste d'ajouter que des milliers de grenouilles

et, à certaines époques, des oies sauvages

ont permis à certains cuistots de corser le menu.
Mais que dire du rôle de la tortue [Testudo graeca ibera

ou Testudo marginata

] à l'Armée d'Orient ? De nombreux poilus

d'Orient ont élevé, dressé des tortues, ou en ont rapporté dans leurs musettes en France comme souvenirs

, de plus nombreux encore en ont mangé à la soupe ou sous d'autres formes. [...] C'est cette tortue que notre ami [Marcel] Canguilhem (de son pseudonyme Cel le Gaucher)

vient, avec son talent habituel, de prendre pour symbole du poilu d'Orient. Vous le voyez, par 40 degrés de chaleur, son bâton de pèlerin à la main, son barda

sur le dos [secteur postal 509

], suant, soufflant, peinant, pestant, quand il gravissait les hauteurs de Gornichevo [Kella]

, grimpait à Polok ou à [la cote] 1248

; croyez-vous qu'il n'y montait pas à l'allure d'une tortue ?
Ce dessin a d'autant plus de valeur pour les poilus d'Orient ardennais que Cel le Gaucher était au 148^e [régiment d'infanterie]

, ce valeureux régiment ardennais ; c'est à l'assaut du Dobropoldiè

que Canguilhem, dans une section du 148^e, perdit le bras droit ».

« Madame Carnot » [Cécile Dupont-White]

Image publiée à Rethel le 4 juillet 1897 dans le journal : L'Espoir. Supplément illustré

Cécile Carnot

est la fille de l'économiste socialiste Charles Brook Dupont-White

, ami et premier traducteur en français de John Stuart Mill

. Stuart Mill est entre autres l'auteur d'un essai contre L'Assujettissement des femmes

. Cécile épouse en 1863 un autre traducteur de Stuart Mill

, Sadi Carnot

, ingénieur des Ponts et chaussées, qui commence une carrière politique en 1871 et devient président de la République en décembre 1887. À Lyon le 24 juin 1894, Sadi Carnot est poignardé mortellement par l'anarchiste Sante Geronimo Caserio

; celui-ci est guillotiné à Lyon le 16 août 1894

.

« Le Journal officiel publie le rapport adressé au ministre de l'Intérieur par la commission de classement des récidivistes

concernant l'application de la loi sur la relégation

[27 mai 1885-17 juillet 1970] pendant l'année 1895. [...] Pour la première fois, en 1895, la peine de la relégation

a été prononcée contre un individu condamné pour infractions ayant pour but un acte de propagande anarchiste

. [...] La statistique continue à enregistrer un abaissement progressif dans l'âge des relégués. C'est là un fait déplorable au sujet duquel le rapport que nous analysons fait les réflexions que voici

:
L'âge relativement précoce des condamnés à la relégation qui, en grande majorité, ont bénéficié de la loi sur l'enseignement obligatoire [28 mars 1882], explique suffisamment la réduction progressive et constante du nombre des relégués complètement illettrés. Je dis qu'il l'explique, mais je me garde bien de dire et de croire qu'il la justifie et de faire ainsi peser sur la législation scolaire de la République la responsabilité de ce qu'on appelle la criminalité juvénile. Les adversaires des institutions républicaines avaient l'occasion trop belle pour ne point la saisir au passage et faire coïncider l'accroissement général de la démoralisation publique avec l'obligation légale de l'instruction. [...] Il serait puéril de vouloir le contester : l'accroissement de la criminalité en France a coïncidé avec la législation scolaire qui rend obligatoire la fréquentation de l'école. Mais il serait non moins enfantin de nier une autre coïncidence, celle qui résulte de la loi de 1880, qui a établi la liberté du comptoir, la liberté des débits de boissons ».

Un enfant est interrogé sur les départements français

.

Image publiée à Rethel le 24 février 1901 dans le journal : L'Espoir illustré

« — Sais-tu, mon petit ami, quelles sont les villes du département de l'Aisne

?
— Oui Monsieur ; Aisne, chef-lieu Laon

; sous-préfectures, Château-Thierry

, Saint-Quentin

...
— Et après Saint-Quentin ?
— ... Cinquante-deux ? ».

« "L'Excursion" allemande en 1914. Notre "tourisme" n'est pas le leur »

Image publiée à Charleville en septembre 1921 dans le journal : Les Ardennes françaises

« Nous avons vu la fédération Ardennes-Argonne-Champagne se mettre à l'œuvre pour attirer les touristes étrangers dans sa région ; les Belges s'organisent pour amener aussi le plus de monde possible vers le Luxembourg [belge]

, le plateau des Tailles

, les Hautes Fagnes

, la Lesse

et l'Ettel [Attert

?], en passant sous silence les beautés et les désastres de notre si pittoresque vallée de l'Aisne

. [...] On ne fera jamais de Laifour

une ville d'eaux [...]. L'erreur fondamentale de ces messieurs du tourisme ardennais est là ; ils ont rêvé de faire de Deville

une moderne Cabourg

, où il n'y aurait que des gens prétendus chics

[...]. Ce qu'il faut pour amener les touristes dans nos Ardennes

et leur y faire passer quelques bons moments : d'excellentes routes, des chambres propres, une cuisine soignée, une cave réputée et là-dessus on part admirer nos sites. [...] Assurer les vivres et le coucher est une chose importante pour les touristes aussi bien que pour les soldats en campagne. [...] Les visiteurs peuvent pénétrer dans notre département par n'importe quel côté ; ils y trouveront des sites splendides, de grands et historiques souvenirs et la trace lugubre de la férocité germanique : par l'Argonne, c'est Grandpré

, Vouziers

, Le Chesne

; par la Champagne, c'est Monthois

, Attigny

, Rethel

, Novion-Porcien

; par la Meuse en amont, Beaumont

, Mouzon

, Sedan

et Donchery

; par la Belgique : c'est Margny

, La Chapelle

, Haybes

et Gué-d'Ossus

. C'est toute notre histoire et toutes nos gloires : de Givet [1815]

à Rocroi [1643]

, de la Marfée [1641]

aux défilés de l'Argonne [1792]

. [...] Et voilà qu'un matin d'août [1914]

radieux, [...] les bêtes féroces de la Germanie sont accourues comme jadis [..., ont] déporté, violé, assassiné [...] et pour finir, fuyards et vaincus : l'incendie et le bombardement, l'inexorable et sauvage destruction par la bombe et la dynamite. [...] Parlons-en toujours et n'oublions jamais !! ».

Publicité pour des costumes masculins confectionnés, À la Belle Jardinière, Charleville

Dessin de Kossuth

publié à Charleville en octobre/novembre 1930 dans le journal : Les Ardennes françaises

« Petits et grands, gros et maigres, vous serez toujours habillés élégamment à la Belle Jardinière

, 1 et 3 avenue de la Gare [avenue Jean-Jaurès], 23 rue Thiers [rue Pierre-Bérégovoy], Charleville

, car notre maison possède le plus grand assortiment de vêtements tout faits

et pour toutes les tailles ».