Images tirées de la presse ancienne de la Guyane

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Femme lisant, assise dans un hamac, sous une ombrelle. Publicité du savon anglais Umbrella

Image publiée à Cayenne le 2 février 1924 dans le journal : L'Avenir de la Guyane

« Savon Umbrella. Lave vite et bien. Travaille pour vous.
Joseph Crosfield & sons Ltd Warrington, England. En vente chez R. Bernardin, Cayenne

, Maroni

, Approuague

»

La publicité de marque aurait été inventée vers 1878 par Thomas Barratt

pour les savons de toilette anglais Pears. Ce modèle publicitaire est repris à partir de 1884 par William Lever (voir son interview imaginaire

) pour lancer la marque anglaise de savon à lessive Sunlight. Cette lumière du soleil dont on se protège par une ombrelle inspire le nom d'un savon à lessive concurrent, Umbrella, de la compagnie anglaise Crosfield

, rachetée par Lever

en 1919. Les besoins en graisses animales et végétales de ces savonneries sont à l'origine d'une des premières multinationales

, un trust mondial de la margarine et du savon

, en 1930.

En montrant un hamac

, comme dans le tableau Un roman d'amour

peint en 1903 par l'Australien Fox

, la publicité pour ce produit standard mondialisé qu'est devenu le savon, s'adapte un peu au contexte local : les hamacs « sont, à la Guyane, des objets de première nécessité

». Parce que ce sont elles qui choisissent les produits ménagers, seules les femmes sont visées. Le journal qui veut ce revenu publicitaire doit donc s'assurer que des yeux féminins se poseront à proximité de l'image ; c'est pourquoi un roman comme La Chartreuse de Parme de Stendhal

est reproduit en feuilleton sur la page précédente

.

Les publicités pour les savons anglais semblent assez rares dans la presse de France métropolitaine (voir des exemples dans le Nord

et le Pas-de-Calais

), peut-être par nationalisme

. Ce journal guyanais publie également une publicité pour un savon de toilette français

, mais pas au même endroit : elle paraît entre un article d'hommage à Maurice Barrès

et une satire des parlementaires par Léon Daudet

, député d'Action française

Le Duala, de la Compagnie nantaise de navigation à vapeur, affecté au transport des forçats. Image publiée à Marseille et Alger le 15 octobre 1921 dans le journal : La Méditerranée illustrée

Les forçats attendent au port d'Alger leur embarquement vers la Guyane. Image publiée à Marseille et Alger le 15 octobre 1921 dans le journal : La Méditerranée illustrée

« Les forçats, entassés sur des chalands [au port d'Alger], attendent leur embarquement sur le Duala » [vers la Guyane]

Image publiée à Marseille et Alger le samedi 15 octobre 1921 dans le journal : La Méditerranée illustrée

« Dimanche dernier [9 octobre 1921] s'est amarré, à l'extrémité du musoir Sud [du port d'Alger

], le transport Duala [renommé ensuite La Martinière

], de la Compagnie nantaise de navigation à vapeur

. Ce navire, qui remplace la Loire coulée durant la guerre [en 1918

] par un sous-marin allemand, est spécialement aménagé pour le transport des forçats

à la Guyane. C'est le Duala qui devient le légendaire bateau blanc cher au public qui hante les bas-fonds d'Alger.

Mardi matin [11 octobre 1921], à 9 heures, 673 forçats sont arrivés par train spécial de Maison-Carrée [prison d'El-Harrach

] et ont été aussitôt dirigés vers le Duala, sous pression, à la jetée Sud. Des cordons de troupes avaient été disposés de manière à éviter toute surprise. Dès que l'immense chaîne eut été répartie sur les quatre chalands de la maison Schiaffino

, disposés à l'extrémité du môle Al-Djafna, – ce qui nécessita environ une demi-heure, – deux puissants remorqueurs cinglèrent vers le transport.

Une nombreuse flotille de barques frétées par les familles ou les amis des condamnés suit le sinistre convoi et deux vedettes de la Défense mobile, chargées de gendarmes et de marins en armes empêchent tout contact, toute conversation avec les partants. [...] Le Duala n'a pas tardé à appareiller pour la Guyane qu'il atteindra après une traversée de treize à quatorze jours. Comme il jauge environ 2 000 tonnes de moins que la Loire [5 343 tonnes

], les forçats feront certainement un voyage moins agréable que leurs devanciers. Le départ du précédent convoi remonte au 4 mai 1915 ».

La fin du roman de Georges Simenon Le Locataire

décrit un embarquement sur ce bateau pour le bagne

Chaussures dame 1925, publicité des Nouvelles Galeries Théolade à Cayenne. Image publiée à Cayenne le 13 mai 1925 dans le journal : L'Avenir de la Guyane

« Avec l'heureuse arrivée en Guyane par le dernier courrier de M. R. Théolade fils, et son salut à la population, les Nouvelles Galeries Théolade et succursale offrent des chaussures dames, vernies Louis XV, présentation nouvelle du printemps 1925 ». De 65 à 85 francs la paire.

Image publiée à Cayenne le 13 mai 1925 dans le journal : L'Avenir de la Guyane

Autre annonce à côté de cette image :
« Avis. Les Comptoirs coloniaux Chiris

achètent au plus haut prix aigrettes, crosses [pour la plumasserie

: plumes d'oiseaux utilisées pour décorer les chapeaux], peaux de serpents

, lézards

, caïmans, crocodiles

[pour la maroquinerie

] (demander aux Comptoirs coloniaux Chiris à Cayenne

, Saint-Laurent

, Mana

et Régina

les instructions pour le choix, la préparation et la conservation des peaux

, afin qu'elles aient leur maximum de valeur) ».

Enfant noir souriant, courbé sous l'ombrelle blanche qu'il porte. Publicité du savon anglais Umbrella

Image publiée à Cayenne le 5 mars 1924 dans le journal : L'Avenir de la Guyane

L'impression est très différente si on montre un homme noir adulte, assis de face, ne souriant pas, et dont l'ombrelle blanche est portée par une femme debout derrière lui. L'image ci-dessous représente Béhanzin, roi de Dahomey, elle est parue dans Le Petit journal. Supplément illustré

le 23 avril 1892

, et elle est citée un siècle plus tard dans le livre Négripub : l'image des Noirs dans la publicité

Béhanzin, roi de Dahomey. Image publiée à Paris le 23 avril 1892 dans : Le Petit journal. Supplément illustré