Images tirées de la presse ancienne des Hautes-Alpes

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« Frédéric Euzière, maire de Gap, chevalier de la Légion d'honneur »

Image publiée à Grenoble le 26 février 1888 dans le journal : L'Illustration dauphinoise

« Deux fois candidat à la députation, M. Euzière

a obtenu dans l'élection dernière

10 600 voix et un déplacement de 1 400 voix eût suffi pour battre son adversaire. Esprit droit et éclairé, le maire de Gap est un partisan infatigable de l'instruction populaire

. Chacun des hameaux de la commune qu'il administre possède une école construite depuis moins de dix ans. [...] Il a reçu de la nature ce don superbe de l'éloquence qu'on ne saurait acquérir. [...] Sa parole, tantôt sobre et judicieuse, trouve toujours le mot heureux, puis, peu à peu, cette voix a des retentissements de fanfare qui transportent l'auditeur subjugué, vaincu. Il est à la fois grand orateur et grand charmeur. [...] Il a reçu de son père [Antoine]

, l'ami de Madier-Montjau

et de tous les vieux républicains qui combattaient l'Empire

, la fierté et l'indépendance de ses opinions, comme sa foi enthousiaste en la République. Par le sang de sa mère [Sophie Garnier]

, née à Guillestre

, il tient cet ardent amour qu'il professe pour tout ce qui touche aux intérêts matériels et moraux du département des Hautes-Alpes. »

Au Casino. Expériences d'hypnotisme et de suggestion faites par M. Onofroff. Croquis de M. Pascal publiés à Grenoble le 3 février 1889 dans le journal : L'Actualité dauphinoise illustrée

« Au Casino. Expériences d'hypnotisme et de suggestion faites par M. Onofroff. Croquis de M. Pascal »

Image publiée à Grenoble le 3 février 1889 dans le journal : L'Actualité dauphinoise illustrée

« 1) L'essai
2) Rage de dent
3) Un Paulus

amateur
4) La danse gratuite et obligatoire
5) Quatorze degrés de froid
6) Un amateur de pommes de terre crues
7) Un monsieur qui a le trac
8) L'homme nourrice
9) Cinquante degrés à l'ombre
10) Jeunes messieurs en bonne humeur
11) Catalepsie complète
12) L'extase.

Regard de l'hypnotiseur Onofroff. Image publiée à Grenoble le 30 décembre 1888 dans le journal : L'Actualité dauphinoise illustrée

M. Onofroff

, le célèbre hypnotiseur dont L'Actualité dauphinoise a donné le portrait

il y a quelque temps, vient de reprendre, sur la scène du Casino [de Grenoble]

, le cours de ses expériences que le public a déjà suivi avec tant d'intérêt. Mais si l'on rit beaucoup aux suggestions de chaleur et de froid, aux changements de personnalité et aux divers actes qu'exécutent docilement tous les sujets sur l'ordre de M. Onofroff, l'enthousiasme et la joie des spectateurs deviennent de l'étonnement et de la pitié au moment où l'hypnotiseur produit la catalepsie

. C'est alors que dans la salle on entend des réflexions et des réclamations de toute sorte. Au premier abord jamais récriminations ne furent mieux justifiées ; le corps du cataleptique semble un cadavre rigide, les veines sont gonflées, les muscles se crispent et tout l'organisme paraît arrivé à une tension effroyable. Et pourtant si étrange que soit la catalepsie, elle n'est pas dangereuse, surtout quand celui qui la produit et la surveille est un hypnotiseur de talent, comme M. Onofroff. »

« Vue de Ceillac

(Hautes-Alpes), par Émile Guigues

, d'Embrun

»

Image publiée à Grenoble le 17 mars 1889 dans le journal : L'Actualité dauphinoise illustrée

« Embrun, le 6 mars 89.
Monsieur le Directeur,
Vous avez eu la patriotique pensée de donner la publicité de votre charmant journal à cette épouvantable catastrophe de Ceillac [incendie ]

. Il m'a paru que vous accepteriez un ou deux croquis sur ce malheureux village. [...] C'est qu'il était curieux à plus d'un titre ce village devenu aujourd'hui si intéressant par le malheur qui l'a ruiné !... Construit presque entièrement en bois, il était d'une diversité tout à fait réjouissante par ses maisons et ses rues. Que de bois, bon Dieu ! que de bois ! et que d'arrangements nouveaux, inattendus. Et les costumes

de ses habitants ! Ils ont résisté jusqu'à ces dernières années à l'envahissement de la modernité ? La jubilation des yeux ! Quoi ! Une mine inépuisable à croquis. Et dire qu'il n'a pas eu son peintre !... et que tout est fini à cette heure. Une perte réelle, certainement... et cette autre perte encore : le portrait et l'histoire de la vie de son illustre maire Fournier

[1769-1846]. Un type celui-là, datant de l'organisation des communes, — décembre 1789 — et ayant régi la sienne, comme Bonaparte

régissait alors la France, avec une autocratie sans limites ; réunissant dans sa main tous les services : administration, police, cultes, surveillance des mœurs et jusqu'à la direction générale de la mode, oui, oui, de la mode — en ce sens qu'il voulait conserver, avec un soin jaloux, le costume pittoresque du pays — n'admettant aucune modification et réfrénant la moindre expansion de ruban..., et il ne fallait pas regimber... Non !... et l'exil, l'affreux exil, a puni plus d'un récalcitrant et plus d'une récalcitrante. Il était même receveur général des finances ; et j'ai entendu le percepteur d'alors s'extasier sur la facilité de son service : Quelle bonne aubaine, disait-il, quand je voyais arriver mon maire Fournier, avec son sac d'écus et, dans une seule séance, me solder toutes les cotes de la commune. C'était bien un type n'est-ce pas ? Et quelle belle prestance : grand, fortement charpenté ; splendide sous son grand habit à la française

, son chapeau

colossal et sa longue canne

à pomme d'ivoire et portant fièrement sa décoration de la Légion d'honneur

, accordée par le gouvernement de Louis-Philippe

. Mais revenons aux pauvres incendiés. Puissent votre appel et ces petits souvenirs, faire affluer les secours dont ils ont tant besoin ! Il y a là cinquante familles ruinées.
Veuillez me croire, etc.
GUIGUES. »

« Cyprien Chaix, sénateur des Hautes-Alpes »

Portrait, d'après photographie de Truchelut, publié à Grenoble le 25 janvier 1891 dans le journal : L'Actualité dauphinoise illustrée

« M. Cyprien Chaix

, sénateur des Hautes-Alpes, dont nous reproduisons aujourd'hui le portrait d'après une photographie de Truchelut

qui remonte à 1878, a fait toutes ses études de droit à la faculté de Grenoble. En 1844, il préside à Vizille

un banquet donné par les étudiants de notre ville. Quelques années plus tard, le jeune étudiant en droit devient l'un des plus fervents adorateurs de la Révolution du 24 février

et, dès 1849, les électeurs de son département l'envoient à l'Assemblée législative

. Il y siégea sur les bancs les plus élevés de la gauche jusqu'au jour où son mandat fut brisé par le Coup d'État du 2 décembre

. Mazas

d'abord, Sainte-Pélagie

ensuite le gardèrent prisonnier deux mois environ. Irréconciliable pendant toute la durée de l'Empire, il prit cependant une part très vive à la lutte électorale de 1869

, et la protestation qu'il dirigea contre la candidature officielle de son concurrent, M. Clément Duvernois

, fut soutenue à la tribune du Corps législatif

par Désiré Bancel

, de la Drôme. Au 4 septembre

, M. Cyprien Chaix est nommé par Gambetta, préfet

dans son département. Le 11 février 1871, il est élu député

à l'Assemblée de Bordeaux mais invalidé à cause de sa qualité de préfet qui le rendait inéligible. Rappelé aussitôt par le gouvernement à la préfecture des Hautes-Alpes, il ne la quitte que le 24 mai 1873 en donnant sa démission, à la chute de M. Thiers

. Quand la Constitution de février 1875

eut été proclamée, M. Chaix brigua de nouveau le mandat de député qui lui fut confié à une grande majorité : il n'avait même pas eu de concurrent. Survinrent la dissolution et le 16 mai

. Alors notre éminent compatriote eut à soutenir une lutte des plus ardentes contre le candidat officiel du maréchal de Mac-Mahon

, M. [Paul-Eugène] Bontoux

, directeur de l'Union générale

, qui le battit à une faible majorité. L'élection de M. Bontoux ayant été invalidée par la Chambre et la pression officielle supprimée, M. Chaix fut élu, sans concurrent cette fois. Depuis, à chaque renouvellement de législature, M. Chaix a toujours été réélu député et, il y a trois ans, à une très grande majorité, ses compatriotes l'ont envoyé au Sénat

où il est, parmi les républicains progressistes, l'un des plus fermes et tel en un mot qu'il a toujours été dans toutes les étapes de sa longue et brillante carrière politique. »

« À Font-Guers (Embrun). 21 janvier 1891. Croquis d'Émile Guigues

»
[Un accordéoniste accompagné d'un enfant, devant la fontaine

de la place Font-Guers

enneigée]

Image publiée à Grenoble le 8 février 1891 dans le journal : L'Actualité dauphinoise illustrée

« Disons deux mots de notre équipement et des précautions à prendre pour éviter toute congélation dans les courses d'hiver et pour résister aux 20 ou 25 degrés de froid qu'on peut trouver (il faut s'y attendre) à 2 000 mètres et au-dessus. Les pieds et les jambes étant la partie la plus sujette au refroidissement, il faut pour eux exagérer les soins. On doit d'abord se graisser les pieds soigneusement, puis mettre une paire de chaussettes de laine et des caleçons de laine tricotés. Par-dessus, le gros bas de laine et la culotte courte, très ample, puis les souliers bien graissés en dedans et à l'extérieur et les guêtres

en drap

(huilées) boutonnées et à sous-pieds. Enfin, vous enfouissez le tout dans de vastes chaussons, taillés à même dans la peau d'un mouton ou d'un chamois

(cette dernière est encore plus résistante), et montant jusqu'à mi-jambe, le poil en dedans. Ces chaussons sont absolument indispensables. Alors vous attachez, au-dessous, la raquette

grenobloise, canadienne, tyrolienne, ou des chasseurs alpins

, et vous pouvez vous embarquer sans crainte. Quant au reste du corps, chacun doit le vêtir à sa manière, mais suffisamment : gilets et chemises de flanelle, gilets de laine ou molletonnés, etc. ; n'oubliez pas un bon plaid, un cache-nez, les lunettes de verre fumé, un passe-montagne tricoté, ne laissant au jour que la bouche et les yeux, les gants de laine (doigts séparés ou non, ces derniers sont plus chauds) recouverts d'une seconde paire de grosses moufles, fourrées, en peau. Ayez dans votre sac des aliments gras de préférence (thon, sardines et conserves à l'huile, jambon, lard, etc.), ainsi qu'un petit pot de graisse pour la figure, les mains, etc. ; celle dont je me sers est un mélange de vaseline

et de paraffine

(qu'on peut parfumer selon les goûts). Attachez une courroie à votre piolet

, afin de pouvoir le porter à l'épaule. Ainsi accoutrés, vous pourrez presque suivre Bonvalot

sur le Kizil-Art

, ou Nansen

parmi les ice-fields du Groenland

. »