Images tirées de la presse ancienne de la Creuse

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« Par monts et par vaux de la Maulde à la Creuse »

Image publiée à Limoges le 25 mars 1927 dans le journal : La Vie limousine

« Traversant le vieux pont

gothique construit par les moines [de l'Abbaye

de Moutier-d'Ahun

], nous gagnons la petite gare [d'Ahun]

où le train

nous emporte vers Guéret

. C'est une ville de constructions disproportionnées avec l'importance de ce chef-lieu : établissements d'instruction, écoles normales, partout on ne voit que bâtisses officielles, façades de granit, alignements de fenêtres coiffées de toits d'ardoises. L'autobus nous emporte vers Saint-Vaury

, caché sous le pic des Trois Cornes

dont on distingue à peine l'ondulation et qui devient invisible dans l'orage qui nous bloque au fond de la voiture sans même avoir la possibilité de pénétrer, pour voir le fameux retable

, dans l'église, fermée par ce jour de foire. [...] Ainsi se succèdent les villages anonymes inscrits seulement sur un poteau planté au bord de la route. Çà et là une église à chevet plat comme à Bessines

, au centre d'une petite place. Les gens s'assemblent autour de la grosse voiture. Il se fait un échange de paniers entre les gens qui montent et ceux qui descendent. M. le curé traverse pour sa messe et pénètre par la petite porte de la sacristie. Et on repart ; les maisons s'échelonnent ».

« Vue du château de Boussac »

Image publiée à Boussac le 31 décembre 1891 dans le journal : L'Indépendant de Boussac

« Parce qu'elle est de ce côté et endroit la dernière ville de Berry , les paysans et rustiques du pays l'appellent par équivoque, le bout du sac (Chaumeau, Histoire de Berry, [1566], p. 264

). Des lettres du duc Jean

, datées de Paris au mois d'août 1405 et approuvées au mois d'août suivant par le roi Charles VI

, décidèrent à la requête de Pierre [II] de Brosse

, seigneur de Boussac

, de Sainte-Sévère

et de Malval

et des habitants de ses seigneuries, que Boussac et Sainte-Sévère avec toutes leurs châtellenies et dépendances, étaient du duché de Berry, et qu'elles devaient contribuer aux tailles avec le Berry et non avec le Limousin [Marche

]. [...] [Jean IV de Brosse

] mourut en 1564, et avec lui s'éteignit la postérité masculine des de Brosse. La seigneurie de Boussac passa successivement à différents maîtres

, entre autres à César, duc de Vendôme

et bâtard de Henri IV. Un des derniers possesseurs, François de Rilhac

, fit élever la terrasse qui conduit aujourd'hui au château. Dans les temps modernes, Boussac n'a pas d'histoire. [...] Pendant quelques années [1844-mai 1848] Boussac a compté au nombre de ses habitants M. Pierre Leroux

et ses disciples les plus dévoués. C'est là que le philosophe socialiste

a composé et imprimé de ses mains, en collaboration de quelques amis, des livres

et des journaux qui ont fait à la doctrine nouvelle un assez grand nombre de prosélytes dans les provinces du Centre. L'école de Boussac

[institutrice Pauline Roland

] a acquis une certaine célébrité ».

Le château de Boussac est dépeint par George Sand

dans le journal Le Constitutionnel du 14 mai 1844

(feuilleton Jeanne

), puis dans son Journal d'un voyageur pendant la guerre

le 28 septembre 1870.

Téléphone L'Omnium, du constructeur-électricien Georges-Ulysse Lagache, Paris, 32 rue Bouret

Image publiée à Boussac le 21 janvier 1892 dans le journal : L'Indépendant de Boussac

« Révolution scientifique. Le vrai téléphone

chez soi [d'une pièce à l'autre ]. Avec l'Omnium, plus de perte de temps, installation à la portée de tous. Sonnerie électrique. Pour poser soi-même avec 20 mètres de fils, bouton d'appel, pile

, charge de sel ammoniaque

, prête à fonctionner.
G. Lagache, constructeur-électricien, 32 rue Bouret, Paris.
On peut voir fonctionner cet appareil au bureau du journal ».

Georges-Ulysse Lagache a été déclaré en faillite le 13 janvier 1892

« Le peintre Paul Madeline dans son atelier »

Image publiée à Limoges le 15 avril 1911 dans le journal : Limoges-illustré

« Tel obscur village de France a gagné une renommée universelle pour avoir hébergé de grands peintres. Millet

, [Théodore] Rousseau

ont illustré des hameaux inconnus de l'Île-de-France

, Gauguin

a répandu le nom de Pont-Aven

, petit bourg perdu en Bretagne, Cézanne

a célébré les bastides éparses au pied du Mont de la Victoire

. Je ne sais si le destin réserve à Crozant

une aussi bonne fortune, mais dès maintenant on peut voir que ce beau lieu, d'une si pittoresque énergie, a su inspirer à des artistes autant d'admiration et d'amour que les chênes et les sables de Fontainebleau, les grèves de Bretagne ou les oliviers de la Provence.
Il n'y a peut-être pas en Limousin de paysage plus saisissant que le haut promontoire sur lequel est posé le bourg de Crozant

. [...] Dans ce lieu sauvage, désert, abandonné [...], George Sand

est venue rêver bien des fois [...] et de ces belles heures de rêverie un magnifique souvenir est resté : la description fameuse de cette colline et de ces ruines, une des pages éblouissantes de ce beau roman limousin, Le Péché de Monsieur Antoine

. [...] Ainsi, c'est à une femme, un romancier, que revient l'honneur d'avoir découvert la noble, la triste, la sauvage poésie de Crozant. Les peintres sont venus ensuite. Claude Monet

a fait ici quelques séjours. Puis on a vu MM. [Armand] Guillaumin

, René Juste

, [Eugène] Alluaud

et Paul Madeline

auquel notre Groupe d'études limousines rendait visite l'autre jour.
Paul Madeline n'est pas un de nos compatriotes, c'est un néophyte, un converti à la beauté limousine. II est allé là-bas, comme bien d'autres, par hasard, attiré par la renommée du lieu, il y a dix ans de cela, et depuis, presque chaque année le ramène chez nous. C'est ordinairement en automne qu'il vient s'installer à Crozant — montrant par là qu'il a le sentiment le plus juste de la beauté de notre pays ».

« Le barrage des Combes dans les gorges de la Creuse »

Image publiée à Limoges le 1^er août 1927 dans le journal : La Revue limousine

« Un scandale de vandalisme plus choquant encore éclate aux yeux en suivant les gorges de la Creuse

, sous la conduite de M. Louis Jorrand : dans le repli le plus pittoresque, le barrage hydroélectrique des Combes

dresse des murs aussi affreux que gigantesques ; des déblais immondes et des écorchures hideuses déshonorent les flancs de montagne. M. de Villemereuil n'en décolère pas en sa qualité de défenseur attitré des paysages ; vainement, les ingénieurs essaient-ils de
justifier cette dévastation nécessitée par le rattachement de l'usine aux autres centrales du département, et, en particulier, directement pour l'électrification de la commune de Moutier-Rozeille

. [...] 17 heures sonnent quand on atteint la clôture en fils barbelés du camp de La Courtine

. Apparaissent les nombreuses constructions militaires qui s'accroissent encore de casernes de cavalerie en projet, tandis que poussent comme des champignons les maisons de la ville neuve, grouillante de soldats. [...] Un étang poétique étale sa coupe de cristal dans des arbres et des perspectives pour séduire les peintres, mais aussi pour approvisionner le camp de poissons, et, par un canal d'adduction, pour faire tourner les turbines de l'éclairage dans la ville et le camp, et, bientôt, de l'électrification 100/100 de la commune entière. L'ingénieur-propriétaire explique tout cela. M. Gabiat l'en félicite et chacun lui sait gré surtout de ne pas abîmer le paysage avec son établissement, comme l'ont fait les insupportables usines et barrages précédemment visités ».